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4.2. Cartographie de la sensibilité des sols à
l'érosion
Pour atteindre cet objectif, nous avons adapté, à notre
site, l'équation universelle des pertes en sol (USLE)
dévelopée par WIESCHMEIER et SMITH (1978). Cette
équation qui s'adapte bien ^ aux traitements SIG
(WARREN et al, 1989), a été utilisée par plusieurs
chercheurs au Maroc pour évaluer l'érosion (ANYS et al,
1992; BENMOUSSA et al., 1993; TAHRI et al., 1993). Elle
s'écrit sous la forme:
(1) A = RxKxLSxCxP
ou:
A = la perte cumulative en sol calculée en (t/ha).
C'est le résultat multiplicatif des facteurs suivants:
R - indice d'érosivité des pluies, calculé à partir des
enregistrements des précipitations,
K - indice d'érodabilité des sols,
LS = indice topographique, avec:
L = longueur de la pente, calculée à partir du
MNA et,
S = gradient de la pente,
C = indice mesurant l’effet protecteur de la
couverture végétale et,
P = indice caractérisant l’effet des pratiques
culturales sur le taux d’érosion.
La combinaison des indices d'érodabilité des sols,
d'érosivité des pluies et d'indice topographique définit
une érosion potentielle. Lorsqu'on introduit la
couverture du sol dans le modèle, nous parlons alors
d'érosion réelle.
La logique de cette équation a été reprise dans une étude
à petite échelle faite au niveau de l'Union Européenne.
Il s'agit du programme Corine-érosion conduit par la
Direction Générale de l'Environnement (ANONYME,
1992). Nous avons suivi, dans notre étude, la même
démarche de croisement de plans. S’agissant d’une étude
à grande échelle, les plans d’information mis en jeu
n’ont pas été les mêmes (Planche 2). Ainsi, nous avons
introduit pour caractériser la contribution de la
topographie dans le processus de l’érosion, l’indice
topographique LS, alors que l’image SPOT a été utilisée
pour fournir le plan d’information relatif au mode
d'occupation du sol. Nous avons utilisé la carte
géologique pour caractériser l'érodabilité des sols et,
l'indice d'érosivité des pluies a été calculé en combinant
les couvertures relatives aux précipitations et au nombre
de jour de pluie.
Pour /'indice des pratiques culturales, nous ne
disposons d'aucune information concernant l'existence
d'une pratique anti-érosion, ainsi, nous n'avons pas
introduit le plan d'information relatif à cet indice.
173
4.2.1. Indice d’érosivité des pluies: R. Nous avons
déterminé l’indice d’érosivité des pluies en effectuant la
division, au moyen du logiciel IDRISI, de la couverture
des précipitations annuelles par la couverture des
nombres de jours de pluies. Les valeurs de cet indice
varient de 8 à 27 et la moitié du site a un indice
d’érosivité des pluies supérieur à 10.
4.2.2. Indice d’érodabilité des sols: K. L'indice
d’érodabilité des sols a été déterminé en affectant à
chacune des unités un coefficient d’érodabilité. Nous
nous sommes basés pour ce faire sur une échelle établie
par des experts. Le site est caractérisé à ce niveau par un
sol à érodabilité très forte puisque 65.86% des terres du
site font partie de la classe ne présentant aucune
résistance à l’érosion.
4.2.3. Indice de la couverture végétale :C. Pour chaque
mode d’occupation du sol, nous avons attribué une
valeur caractérisant la contribution de ce mode dans le
processus de l’érosion. Nous avons adopté, dans notre
étude, comme indices de la couverture végétale, ceux
fournis par M. BENMOUSA et al. (1993). Ils ont affecté à
chaque mode d'occupation du sol un coefficient
caractérisant l'effet protecteur de la végétation.
4.2.4. Indice topographique: LS. Cet indice a été
calculé en apliquant la formule (Wieschmeier et Smith,
1978) qui suit.
(2) LS = {(I/22,15)™} x {65,41 xsin’S + 4,56xsinS + 0,065}
ou:
L = longueur de la pente (en m),
S = degré de la pente (en %),
m=0,5siS >5%,
m = 0.4 si 3,5% < S < 5%,
m = 0,3 si 1% < S < 3,5%, et
m=0.2siS<1%.
La longueur de la pente, L, est définie par la SCS (Soil
Conservation Studies) (ZING, 1940) comme étant la
distance parcourue par une goutte d'eau depuis la source
de ruissellement, qui est généralement la crête ou le
sommet d'une colline, jusqu'à un point donné. La mesure
de cette grandeur pose toujours des problèmes techniques
(ANYS, 1991). Bien que des méthodes automatiques pour
sa cartographie à partir de MNA existent, elles ne sont
pas encore commercialisées ni disponibles au Maroc
(DHMAN, 1994) Nous avons donc eu recours à la
méthode de HORTON qui repose sur la formule suivante:
(3) L = (B/2Lr)
où: L = longueur de la pente,
B — surface du bassin versant, et
International Archives of Photogrammetry and Remote Sensing. Vol. XXXI, Part B4. Vienna 1996