vin
cuper avec certitude des problèmes à trois dimensions. Monge donna à son
traité le titre de géométrie descriptive, parce qu’il connaissait toutes les ressources
et tous les procédés de la géométrie nouvelle qu’il venait enfin enseigner publi
quement. Il savait que, lorsqu’on considère un système dans l’espace , on par
vient, en procédant par voie de synthèse et au moyen du raisonnement géométrique,
à reconnaître les diverses propriétés géométriques don t jouit le système proposé, et
que l’on décrit au fur et à mesure chacune de ces propriétés, en passant succes
sivement des unes aux autres, les premières servant à reconnaître et à établir
la vérité, l’exactitude des suivantes. Mais il savait aussi que Vesprit se fatigue
par une attention trop longtemps soutenue, et qu’il est nécessaire d’écrire au fur
età mesure les découvertes faites, en un mot : ce quel 'esprit voit et reconnaît être
vrai, pour ne pas le surcharger et lui permettre d’ailleurs, lorsqu’il vient à s’é
garer, de revenir avec certitude sur ses pas, pour reprendre sa route d’une ma
nière plus assurée. Monge comprit dès lors que la géométrie nouvelle sert en
même temps, et à décrire ce que l'esprit voit, et à écrire, et ainsi à fixer d’une
manière invariable, ce que l'esprit a vu. C’est pour cela qu’il a donné à cette géo
métrie nouvelle le nom de géométrie descriptive. Ijicroix et Monge ont toujours
considéré l’un et l’autre la géométrie descriptive comme une science dont la mé
thode fondamentale, celle des projections, était un nouveau moyen d’accroître
nos connaissances géométriques, et de plus ils l’ont regardée comme un procédé
graphique, apte à écrire les propriétés géométriques d’un système à trois dimen
sions.
(7 est en me conformant à cette manière d’envisager la géométrie descriptive, que
j'ai écrit ce Cours que je soumets au jugement des géomètres et des ingénieurs (*).
O Lorsque je songeai à rédiger mon cours de géométrie descriptive, je priai M. de Paul mon répéti
teur à l’école centrale des arts et manufactures, d’assister à mesleçons, de les rédiger et de les litho
graphier pour l’usage de nos élèves. M. de Paul rédigea avec soin et avec zèle la première partie ( du
point, de la droite et du plan ) et quelques fragments de la seconde partie (des courbes et des surfaces);
ce sont ces lithographies faites, sous ma direction, d’après mes leçons et quelques notes que je rédigeai
à la hâte, qui m’ont servi de bases pour la rédaction définitive.
J’ai peu changé à la rédaction de la première partie, j’j ai fait cependant quelques additions et quel
ques corrections : c’est d’après les dessins de M. de Paul que les quarante-deux planches de la première
partie ont été gravées.
J’ai écrit en son entier la seconde partie, en y faisant entrer les fragments rédigés, sous ma direc
tion, par M. de Paul.