CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. 123
ses amis, très distingué aussi, Crabtree, et effectué un grand
nombre de mesures qui, publiées plus tard, furent trouvées
remarquablement exactes.
M. Robert Grant est d’ailleurs d’accord avec Delambre qui,
dans son Histoire de l'Astronomie moderne, a exprimé à ce
sujet, l’opinion suivante absolument équitable :
« Il faut remarquer que les observations des deux amis
n'ont été publiées que quatre-vingts ans après leur date
réelle. Ainsi, en accordant à Gascoigne la première idée et
même la première exécution du micromètre, il est juste de
réserver leurs droits aux astronomes qui, sans avoir aucune
connaissance des observations anglaises, ont été conduits
par leur propre réflexion à la même découverte. »
Lunettes substituées aux alidades. — Gascoigne, d’après les
correspondances posthumes que l’on a produites, n’aurait pas
seulement inventé le micromètre oculaire; il aurait eu éga
lement, toujours comme Auzout, l’idée de substituer à l’ali
dade sur les cercles divisés, et pour déterminer la direction
apparente d’un astre, la lunette astronomique portant à son
foyer une croisée de fils (qualifiée encore si souvent et impro
prement de réticule).
Il est avéré toutefois qu’antérieurement, Morin, qui a laissé
à la fois la réputation d’un astronome très intelligent, quoique
réfractaire à la doctrine de Copernic (')> et celle de l’un des
derniers astrologues les plus obstinés, avait cherché à appliquer
la lunette aux cercles divisés, mais sans y introduire une croi
sée de fils (ce qu’il ne pouvait pas faire parce qu’il se servait
de la lunette de Galilée), faute de quoi il n’obtenait pas de
pointés précis.
(>) Morin a contribué à appeler sérieusement ratlention sur le problème
des longitudes, en mettant à profit les progrès déjà réalisés, quoique bien
insuffisants encore, de la théorie de la Lune.