liS LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
été imaginé que vers la fin du xvn B siècle, par un savant fran
çais nommé Thévenot (').
nement des mires) et les opérations tout à fait satisfaisantes faites pour
amener l’eau à Versailles.
On a parlé d’élever une statue à celui des Cassini qui a fait exécuter la
Carte de France qui porte son nom et sur les mérites et les défauts de
laquelle nous donnons notre opinion dans le Chapitre suivant de cette No-
Lice; nous nous garderions bien de contester les talents de la plupart des
membres de cette famille, dont la dynastie a régné pendant plus d’un siècle
à l’Observatoire ( dynastie est le mot, puisqu’on en était venu à les numé
roter comme des princes, les Maraldi aussi bien que les Cassini); mais que
l’on prenne la peine de comparer aux leurs les services de notre grand
Picard et l’on reconnaîtra sans doute qu'il sera temps de penser à eux
quand on aura rendu à celui-ci l’hommage qui lui est incontestablement
dû, en dépit de son admirable modestie.
Comme on pourrait être tenté de nous taxer de partialité, voire de chau
vinisme, nous extrayons de YHistoire de 1’Astronomie, de Robert Grant,
le passage suivant qui contient des appréciations en tout conformes à notre
propre sentiment et que nous croyons devoir laisser dans sa langue origi
nale afin de n’en point atténuer l’effet.
« Picard’s labours at the Royal Observatory of Paris extend to 1682, in the
autumn of which year he died. The name of this astronomer is imperish-
ably associated with the improvements effected in practical Astronomy in
Lhe seventeenth century. It cannot but be a matter of regret to every person
who takes an interest in the progress of astronomical science, that he
was not selected to direct the national Observatory of his country.
» Unfortunately his labours were not calculated to attract the attention of
that class of persons whose attachement to Astronomy is founded solely
on the pleasure to be derived from gazing at celestial phenomena. He
appears, moreover, to have been a man of a retiring disposition, who de
voted his talents to the cultivation of science for its ower sake, regardless
alike of the applause of the multitude or the patronage of the great.
» Hence it happened that although he was, of all the astronomers of his
age, perhaps the one most qualified to superintend the duties of an obser
vatory, he was set aside by the government of his own country and a fo
reigner appointed over the national Observatory, whose labours, indeed,
were of a more brillant character, but were of infinitely less importance
to the progress of astronomical science than were those of Picard. It is
deplorable to see the interests of a great country sacrified to the caprices
of court. The circumstance may well excite the indignation not merely
of Frenchmen, but of every person who is moved by the spectacle of true
merit thus contemptuously overlooked, while the individual who exhibits
qualities of a more meretricious nature is caressed and favoured. »
(') Thévenot (Melchisédech), savant orientaliste et voyageur, d’une
grande érudition, qui fut garde de la Bibliothèque du Roi, était aussi ma
thématicien et physicien. Peu de temps avant la création de l’Académie,
les savants se réunissaient chez lui comme ils s'étaient réunis auparavant
chez le P. Mersenne et chez Montmort. Il jouissait de l'estime générale,
tant pour la droiture et l’aménité de son caractère que pour l’étendue de
ses connaissances.