l32 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
On trouve, en effet, dans les Mémoires de l'Académie
royale des Sciences, la description de quatre niveaux imaginés
dans ce but par Roemer, de la Hire, Picard et Huygens.
Nous reproduisons la planche qui représente à la fois ces
quatre instruments, et, sans qu’il soit nécessaire d’entrer dans
d’autres détails, on y remarquera (PI. C) qu’ils se composent
tous d’une lunette astronomique armée d’une croisée de fils
dont l’horizontalité de la ligne de visée est généralement obte
nue à l’aide d’un fil à plomb plus ou moins lourd ou de quelque
chose d’équivalent, le tout porté par un bâti volumineux.
Le niveau de de la Hire se distingue des autres par la pré
sence de deux vases communiquants qui rappelle le niveau
d’eau, la lunette y flottant par ses deux extrémités.
On ignore si les autres instruments ont beaucoup servi ('),
mais dans celui de Picard employé effectivement aux im
portants nivellements (PI. B, fig. 2) dont nous allons dire
quelques mots, il est bon de savoir que la lunette avait 3 pieds,
le perpendicule 4 pieds, enfin qu’en B (voy. PL C) il y avait
une plaque d’argent sur laquelle était tracé un petit arc divisé
ayant le point de suspension A pour centre et dont le milieu
marquait le point où devait battre le cheveu du perpendicule,
quand la ligne de visée était horizontale.
Au moyen des divisions de l’arc en minutes, on pouvait
évaluer les inclinaisons de la ligne de visée dirigée vers des
objets situés à d’assez grandes distances et voisins de l’ho
rizon.
Dans la Relation de plusieurs nivellements faits par ordre
du Roy, Picard exposait une excellente théorie de la vérifica
tion des niveaux, aussi bien de ceux des autres que du sien,
et du nivellement à grandes portées; il donnait enfin les résul
tats des opérations qu’il avait entreprises, d’après les instruc
tions précises du Roi. Ces opérations, qui avaient eu d’abord
pour but de reconnaître dans quelles conditions les eaux
( 1 ) O11 avait inventé encore plusieurs autres niveaux, « mais comme la
plupart, dit Picard, ne pourraient pas servir à des nivellements un peu
éloignés, qui est le principal objet de cet Ouvrage, on a cru qu’il n’était
pas à propos d’en parler. » De la Théorie du nivellement, par M. Picard,
p. 672.