CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. l5j
Nous allons voir, d’un autre côté, comment ces instruments
ont été, en dernier lieu, mis en état de procurer immédiate
ment la distance du point visé, et par conséquent de détermi
ner d’une manière complète les positions relatives de tous
ceux que l’on découvre de chaque station. D’où le triomphe
de la méthode du rayonnement substituée, dans la plupart des
cas, à celle des intersections qui semblait pour ainsi dire in
séparable de la planchette.
XX. — Premiers essais entrepris pour mesurer immédiate
ment les distances terrestres sans les parcourir.
Micromètre oculaire combiné avec une mire verticale. — On a
vu, au Paragraphe X de ce Chapitre, que le micromètre ocu
laire introduit pour la première fois par Huygens, en i65q,
sous une forme rudimentaire, dans la lunette astronomique,
fut perfectionné de la manière la plus heureuse, en 166?., par
le marquis de Malvasia qui lui donna celle d’un réseau de fils
d’argent, d’où le nom de réticule toujours en usage, ainsi que
nous l’avons fait remarquer. Ce réticule était destiné à évaluer
les diamètres apparents des planètes ou la distance angulaire
de deux astres très voisins, une comète et une étoile de com
paraison, par exemple.
Geminiano Montanari, qui s’en était servi chez Malvasia, eut
un peu plus tard, en 1674, l’idée de l’employer, en remplaçant
les fils d’argent par des cheveux, à la mesure des distances ter
restres ( 1 ). Ces cheveux ou fils étaient au nombre de douze à
quinze, parallèles et équidistants; l’étalonnage du système était
fait, au préalable, sur les images d’une mire verticale de gran
deur constante transportée à des distances successives que
l’on mesurait exactement à la chaîne et qui devaient croître
proportionnellement au nombre des fils embrassé par l’image
de la mire. Dès lors, quand cette mire était placée ensuite
(’) La Livella diottrica del Dott. Geminiano Montanari. Bologna,
per li Manolessi, 1G74.