CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES.
M. Pierce lui avait appris beaucoup de choses qu’il ignorait.
« Dans l’Inde, ajoutait-il, où le lever à la planchette est pratiqué
depuis un siècle environ, on se sert d’une simple tablette de
o m ,6o suro m ,7Ù, avec un écrou en laiton encastré en dessous
et dans lequel pénètre une vis portée par l’embase d’un pied
à trois branches, et c’est tout. On reconnaît, au contraire,
dans les descriptions qui viennent d’être faites, l’intention de
convertir la planchette en instrument universel; or, dans
l’Inde, rien de semblable n’avait été tenté, l’instrument étant
simplement destiné à relever sur le terrain les détails qui
n’avaient pas été obtenus trigonométriquement. Il y avait eu
cependant deux systèmes d’opérations : un lever topographique
pur et simple appuyé à un réseau trigonométrique et un autre
à plus grande échelle qui correspondait au Cadastre et s’éten
dait sur les riches plaines de l’Inde. Pour ce dernier, le ter
ritoire d’un village étant limité, ce qu’il importait de déterminer,
c’était l’exacte périphérie de chaque territoire.
» Cela était fait en cheminant avec le théodolite et la chaîne
et en fixant les points de repère qui devaient fournir des
bases pour le lever à la planchette. Celui-ci était effectué
aux échelles de i6p° et de 3^° pour un mille usitées pour le
Cadastre ou ïôW environ). Dans ces opérations, l’alidade
employée était simplement une règle armée de deux pinnules,
les alidades à lunette n’ayant même pas été utilisées. Le ni
vellement principal était obtenu à l’aide d’un niveau à bulle
d’air et à lunette formant un instrument séparé, et pour le
tracé des courbes de niveau (dans les plaines) on se servait
d’un simple niveau d’eau (').
» La planchette est un admirable instrument de lever qui
fait faire une grande économie de travail, disait encore le gé
néral Walker. Au lieu de dessiner des croquis et d’inscrire
sur un carnet les mesures prises sur le terrain pour les rap
porter ensuite dans le bureau, toutes ces mesures sont immé
diatement rapportées sur place, ce qui évite du travail et
permet de représenter des détails (pii ne pourraient pas
(’) Notons, en passant, que ces véritables plans cadastraux portaient des
courbes de niveau.