CHAPITRE I — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. 255
Nous ne suivrons pas M. Kilgour dans ses voyages ni dans
les détails qu’il donne sur ses différentes manières d’opérer,
qui intéresseraient surtout les explorateurs, et nous nous
contenterons de dire qu’indépendamment de mires spéciales
très hautes pour mesurer de grandes distances avec un mi
cromètre (à la manière de Beautemps-Beaupré), de niveaux
de précision, de la boussole associée à la planchette, du ba
romètre anéroïde, enfin du théodolite employé particulière
ment pour faire des déterminations de longitudes et de lati
tudes, cet observateur expérimenté avait eu des occasions de
recourir à la chambre noire et à la chambre claire.
Ainsi, pendant l’hiver de 1866-1867, comme il était employé
à faire des études de tracés au col du Saint-Gothard, dans le
but d’abréger la longueur du tunnel à percer entre les vallées
de la Reuss et du Tessin, son collègue, Amadeo Gentili, ingé
nieur autrichien distingué, qui avait l’expérience des levers
de ce genre, avait pensé que la première chose à faire était
d’obtenir des panoramas photographiques pris pendant
V hiver. Le travail fut poursuivi, par tous les temps, dans les
régions les plus difficiles, et il fut exécuté si promptement que,
selon l’expression de feu M. Scott Russell, qui y avait aussi
pris part, on en était à se demander s’il y avait eu ou non de
la neige. Malheureusement, l’auteur ne donne aucun rensei
gnement sur la manière dont on se servait de ces panoramas
et il explique, au contraire, longuement comment, les triangu
lations et l’usage de la planchette devenant impossibles, on y
avait suppléé par des mesures directes de distance à lastadia,
des relèvements à la boussole et des nivellements au baro
mètre anéroïde, puis avec le niveau d’Abney (').
Dans une autre partie de son argumentation où il revient sur
l’emploi de la planchette avec une alidade munie d’une lunette
le tachéomètre breveté de ces constructeurs, dont le prix varie de 4° à
-o livres sterlings, sans les accessoires) ou dans d'autres pays, mais il est
à peine connu en France où l’on juge avec raison, pensons-nous, qu’il
vaut mieux distinguer les instruments de Géodésie des instruments de
Topographie, et laisser à ces derniers le caractère de simplicité, on pour
rait dire de rusticité, nécessaire pour les usages auxquels ils sont destinés.
(’) Pierce, On the use on the plane-table, page ^2.