274 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
nôtre, nul doute qu’ils en eussent profité pour achever l’œuvre
si remarquable qu’ils ont laissée.
En attendant la réalisation de ce vœu (et il faut bien conve
nir que d’autres pays voisins sont déjà beaucoup plus avancés
que nous dans celte voie, voyez dans la note précédente ce
que nous disons de l’Angleterre à titre d’exemple, et il en fau
drait citer bien d’autres), nous devrons encore peut-être pen
dant longtemps recourir aux études partielles ayant un objet
déterminé, sans pouvoir éviter de revenir cent fois sur le même
terrain, faute d’en avoir une représentation définitive, authen
tique (standard, diraient les Anglais) et pouvant répondre à
tous les besoins. Fort heureusement, quoi qu’il arrive, nos
géomètres, nos ingénieurs-topographes civils, désormais très
exercés, en général, à l’emploi du tachéomètre et qui sauraient
également bien se servir de la planchette de précision, sont en
état d’entreprendre et d’exécuter les travaux dont il s’agit, soit
par la méthode des relèvements numériques, soit par celle des
levers rapportés sur le terrain, car depuis un certain nombre
d’années cette corporation a fait de grands efforts pour se
mettre à la hauteur de sa mission et elle y a réussi, ses excel
lentes publications périodiques en font foi ( 1 ).
C. Construction des Cartes topographiques. — Nous verrons
au Chapitre II que, déjà pour l’établissement de la Carte de
Cassini, le lever des plans de détails (de la planimétrie) avait
été confié à des géomètres civils, improvisés à la vérité pour
la plupart, chargés en outre de représenter le figuré du ter
rain, tâche dont ils s’acquittèrent très médiocrement, sans que
l’on puisse leur en faire un crime ( 2 ).
(') En France aussi bien qu’à l'étranger.
( 3 ) Nous verrons aussi dans le Chapitre II avec quelle supériorité les
ingénieurs-géographes militaires s’acquittaient de tâches analogues et
combien il est à regretter que l’on n’ait pas songé à utiliser leur expé
rience et leur talent, en leur donnant la direction de ce grand travail.
Disons toutefois que le principal mérite de l’œuvre dont il s’agit, indépen
damment de ce qu’elle constituait une entreprise hardie, sans précédent,
la représentation et la publication aune grande échelle, 86 1 00 , d’un pays
aussi étendu que la France, c’est le soin avec lequel avaient été exécutées,
par les Cassini eux-mêmes, les grandes triangulations qui étaient, à cette
époque, des opérations pleines de difficultés.