LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
» Í
CHAPITRE I.
APERÇU HISTORIQUE SUR LES INSTRUMENTS
ET LES MÉTHODES.
I. — Période gréco-romaine.
Le besoin de diriger les eaux, avons-nous dit dans l'Aver
tissement, pour s’en débarrasser ou pour les utiliser et celui
de limiter les champs ont sans doute fait imaginer de bonne
heure des moyens de mesurer les différences de niveau et les
distances de points plus ou moins éloignés les uns des autres,
puis d’évaluer les superficies de terrains comprises entre des
limites convenues qui furent l’origine de la propriété.
Toutefois on est réduit aux conjectures sur la nature des
instruments et sur celle des opérations en usage chez les
peuples de la haute antiquité, et il faut arriver à une époque
avancée de la civilisation grecque pour être renseigné d’une
manière un peu précise.
On ne pourrait douter que les Égyptiens (• ) avaient d’ingé-
(’) Les Chaldéens, nous l’avons dit plus haut, étaient aussi d’habiles
arpenteurs. On le savait depuis longtemps, mais les découvertes récentes
de M. de Sarzec, communiquées à l’Académie des Inscriptions par M. Heuzey,
viennent d’en fournir les preuves les plus irrécusables. Telles sont les pla
quettes d’argile trouvées dans les fouilles de Tello, portant des plans gravés
accompagnés de légendes de terrains, de champs avec leurs divisions, leurs
orientations, leurs limites, les canaux qui les irriguent; on y trouve aussi
des plans d’habitations, d’édifices sacrés, d’enceinles fortifiées analogues
à celle que porte la statue de Goudéa et que le lecteur trouvera dans le
deuxième Chapitre de ce travail. D’après MM. de Sarzec et Heuzey, ces docu
ments graphiques et les nombreux contrats qui les accompagnent formaient
un véritable cadastre des propriétés. Il est sans doute également intéressant
de savoir que, jusque dans le Nouveau Monde, chez des peuples considérés à
tort pendant longtemps comme des sauvages qt dont la civilisation, au con
traire, déjà avancée et très intéressante, a été brusquement interrompue par