332 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
à mesure que l’on s’élève dans l’atmosphère. En partant de
la loi de Mariotte, Halley était parvenu, en 1686 ('), par une
méthode géométrique à la fois très simple et très élégante, à
la formule suivante qui donne la différence de niveau Z des
deux lieux où les hauteurs barométriques H et h ont été
observées :
Z = /rlogS.
Si, à la suite d’un nivellement direct par stations succes
sives ou par une opération trigonométrique, on connaissait
la différence Z pour deux stations correspondantes, il semblait
donc que l’on pourrait en conclure une fois pour toutes la va
leur du coefficient constant k. Ce coefficient fut, en effet, ainsi
déterminé, à plusieurs reprises, notamment en France par
Cassini et Maraldi, et au Pérou par Bouguer; mais les résul
tats étaient loin d’être concordants, et cela tenait première
ment à ce que les nivellements géométriques n’étaient pas
eux-mêmes toujours suffisamment exacts et surtout à ce que
plusieurs éléments plus ou moins indispensables à faire entrer
en ligne de compte, la température des instruments et celle de
l’air, ainsi que son état hygrométrique ( 2 ) dans les deux sta
tions, l’altitude de la station inférieure et la latitude moyenne
(') Philosophical Transactions, May 1686. A Discourse of the De
crease of the Height of the Mercury in the Barometer, according as
places are elevated above the surface of the Earth, with an attempt to
discover the true Reason of the Rising and Falling of the Mercury, upon
the change of weather, by Edm. Halley.
( 3 ) En Allemagne, depuis Bessel, on a tenu à introduire dans la formule
barométrique les indications de l’hygromètre, et celle qui est adoptée avec
un nouveau coefficient depuis 1870 est due à Rühlmann. En France, on
a continué à éviLer cette complication simplement en modifiant le coeffi
cient de dilatation de l’air. D’autres savants allemands, Lindenau, Gauss,
Bauernfeind ont également traité et perfectionné les différentes questions
qui se rapportent à la détermination des hauteurs au moyen du baromètre.
Le lecteur qui voudrait connaître leurs travaux et même l’ensemble des
recherches faites dans différents pays par les physiciens, les géomètres,
les astronomes, les météorologistes, consulterait avec le plus grand intérêt
l’Ouvrage de Bauernfeind intitulé : Beobachtungen und Untersuchungen
über die Genauigkeit barometrischer Höhenmessungen und die Verän
derungen der Temperatur und Feuchtigkeit der Atmosphäre (München,
J.-G. Cotta ; 1862 ).