348 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
C’est aussi en Angleterre que l’on a cherché de bonne heure
à le perfectionner pour l’employer à la mesure des hauteurs.
L’amiral Fitz-Roy, qui s’en était occupé pour la prévision du
temps, avait également pressenti tout le parti qu’en pour
raient tirer les voyageurs, et à son instigation une maison
de Londres, Reck et C ie , était parvenue à construire de bons
baromètres de montagnes. Mais la maison Naudet et plu
sieurs autres constructeurs français, Rreguet et Richard entre
autres, avaient également réussi à étendre l’amplitude de la
marche des baromètres anéroïdes aux basses pressions et
étaient en mesure, dès l’année 1860 environ, de fournir aux
explorateurs, aux ingénieurs, et en particulier, aux géologues
qui avaient eu si rarement la bonne fortune de se servir du
baromètre à mercure sans accident, des instruments qui leur
rendaient les plus grands services. En 1866, d’après le Rapport
deM. Le Roux, la maison Naudet seule avait déjà livré iôooo ba
romètres de voyage.
Il y a eu, sans aucun doute, de nombreuses expériences
faites à cette' époque, mais nous nous contenterons de citer
celles qui ont été entreprises en 1866 et en 1867, dans les
Alpes Maritimes, par le capitaine Wagner, commandant la bri
gade topographique du Génie, et celles que nous avons faites
nous-même au cours d’un voyage effectué en juillet 1868.
Dans les deux cas, il s’agissait de se rendre compte du degré
d’approximation sur lequel on pouvait compter en employant
des baromètres anéroïdes réduits aux dimensions d’une
montre de poche et construits par Richard père.
Expériences faites par le Commandant de la brigade topogra
phique du Génie. —La première expérience du capitaine Wagner
avait été faite aux environs de Nice; elle comprenait dix
stations dont les altitudes, parfaitement déterminées au préa
lable par un nivellement direct, étaient comprises entre 46 01
et 54i m ,79; pendant toute sa durée, l’excellent physicien
M. Walferdin, de passage à Nice, avait bien voulu se charger
d’observer de deux heures en deux heures la température de
l’air et la pression donnée par un baromètre anéroïde de o n ’, 12
de diamètre.