CHAPITRE I. — HISTORIQUE DES INSTRUMENTS ET DES MÉTHODES. 351
l’ascension du Rigi, qui avait soumis l’instrument à une trop
forte épreuve, ont été, à peu d’exceptions près, satisfaisants.
En comparant, en effet, les altitudes trouvées avec les cotes
données par la Carte du général Dufour pour la Suisse ou
par la Carte d’État-Major pour la France, les plus grandes
différences ont à peine atteint 2o ,n et la plupart des autres
étaient inférieures à io m , différences sur lesquelles il y au
rait lieu d’imputer l’erreur provenant de ce que la tempéra
ture n’avait pas été observée, mais déduite hypothétiquement,
celle de la formule qui peut atteindre et enfin le défaut
d’identité absolue des stations et des points relevés sur la
carte dont les cotes ne sont pas non plus rigoureusement
exactes.
En un mot, l’expérience, pour imparfaite qu’elle eût été,
n’en témoignait pas moins hautement en faveur de l'instru
ment que nous avions déjà employé avec succès, en au
tomne 1867, au bord de la mer, à la prévision du temps,
en nous guidant sur les Weatlier glasses in north latitude
de l’amiral Fitz-Roy ( 1 ), comme on peut le voir dans le Recueil
des rapports de la Commission militaire à VExposition uni
verselle de 1867.
Les événements de 1870 et leurs conséquences nous em
pêchèrent de reprendre ces expériences avec des baromètres
construits expressément pour les hautes altitudes.
Cependant en 1871 et 1872, à l’occasion de la délimitation
(’) Voyez à ce sujet, dans le Barometer Manual-Board of trade, i863,
compiled by Rear Admirai Fitz-Roy, F. R. S.; Explanatory of weatlier
glasses in north latitude; IIow to foretell weatlier? Dans cette excel
lente brochure, l’amiral Fitz-Roy ne s'occupe pas seulement de la prévision
du temps, mais aussi de la mesure des hauteurs à l’aide du baromètre ané
roïde dont il indique nettement toutes les propriétés, en allant au-devant
de l’objection que cet instrument avait besoin d’être comparé assez fré
quemment au baromètre à mercure, qu’il exigeait des rectifications et
pouvait se détériorer avec le temps; mais il ajoutait aussitôt que, depuis
quatorze ans, il se servait d’un anéroïde qui ne s’était pas altéré sensi
blement.
C’est dans cette même brochure qu’il publiait une Table des différences
pour les hauteurs qui est, en pieds et pouces anglais, celle que l’on a
proposé, beaucoup plus Lard, d’employer dans les baromètres dits oromé
triques. L’excellent météorologiste était bien en avance sur les compa
triotes de Vidie.