3g2 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
dessin est tracé sur ce tableau à l’aide d’un crayon porté par
une règle formant l’un des côtés d’un parallélogramme dont
deux sont flexibles (cette règle et le bord supérieur du châssis
conservant la même longueur), qui transmet au crayon tous
les mouvements d’un style ou d’un point de mire situé dans
son prolongement et manœuvré au-devant de l’œilleton, par
l’opérateur, qui suit les contours apparents des objets formant
le paysage.
En même temps que les premiers procédés dont nous venons
de parler étaient imaginés, Léonard de Vinci sûrement et le
moine bénédictin Dom Panuptio, dit-on, observaient le phéno
mène que l’on produit en fermant les volets d’une chambre et
en pratiquant dans l’un d’eux une petite ouverture par laquelle
entre la lumière réfléchie des objets extérieurs et reçue sur
un écran blanc où elle peint ces objets avec leurs couleurs
naturelles, mais en donnant leur image renversée. Cette expé
rience, peut-être encore plus ancienne, est évidemment l’ori
gine de la chambre obscure, et la Photographie sans objectif
l’a remise en honneur; mais il faut bien convenir que, tout
d’abord, les images obtenues étaient très pâles et leur renver
sement incommode.
Le premier inconvénient fut corrigé par Cardan qui rem
plaça le simple trou pratiqué au volet par une lentille conver
gente et accrut ainsi beaucoup l’éclat des images. Enfin, un
peu plus tard encore, le savant napolitain Porta obtint le redres
sement de l’image en faisant réfléchir les rayons lumineux à la
surface d’un miroir concave convenablement placé. C’est sur
tout après ce dernier perfectionnement, effectué pendant la
seconde moitié du xvi e siècle, et qui a subi lui-même diverses
modifications, que la chambre obscure, demeurée jusque-là
un simple objet de curiosité, devint véritablement un instru
ment précieux pour les dessinateurs, et c’est ce qui explique
aussi pourquoi, pendant longtemps, l’invention tout entière
a été attribuée trop généreusement à Porta. On peut consul
ter, à ce sujet, Libri, Histoire des Mathématiques en Italie,
tome IV, note II, et deux articles de M. Eug. Müntz dans
Cosmopolis, 1896, et dans la Revue Scientijique, 1898.
Malgré tous ses avantages, la chambre obscure est assez