CHAPITRE II. — LA TOPOGRAPHIE DANS TOUS LES TEMPS. 3g3
encombrante et par conséquent peu commode à transporter
en voyage. C’est pour obvier à cet inconvénient que Wollaston
proposa, au commencement de ce siècle, l’appareil si simple
et si parfait qu’il a désigné sous le nom de chambre claire,
par opposition à la chambre obscure, le papier sur lequel
on dessine restant éclairé. Il faut cependant convenir qu’il n’y
a plus là de chambre, à proprement parler, et l’instrument,
qui consiste dans un prisme quadrangulaire à deux réflexions
totales successives, à peine gros comme le petit doigt, et de
o m ,02 de longueur environ, comporte simplement une mon
ture de laiton très légère qui s’adapte, à l’aide d’une pince,
à la planchette sur laquelle on dessine.
Ce sont ces deux derniers instruments, la chambre claire
et la chambre noire ( 1 ), qui nous ont servi à étudier et,
pensons-nous, à établir les meilleures règles à suivre pour
passer des vues géométriques, ou des paysages qu’elles per
mettent d’obtenir dans des conditions bien déterminées, au
plan et au nivellement du terrain que représentent ces
paysages.
Nous terminerons ce Paragraphe en ajoutant que c’est en
core à un peintre toscan du xv e siècle, Pietro délia Francesca,
qu’est due la première solution exacte du problème qui
consiste à construire graphiquement la perspective linéaire
d’un objet, étant données les positions relatives de cet objet,
du tableau et du point de vue ('-).
Les dernières notions essentielles de la théorie de la Per
spective, la considération de la ligne d’horizon, du point
principal, du point de distance, de l’éloignement, de la lar
geur et de la hauteur pour les différents points à placer sur le
tableau se trouvaient renfermées dans le trait de Pietro délia
(>) Cette dernière a pris ce nom depuis l'invention de la Photographie,
celui de chambre obscure étant donné à la pièce du laboratoire où l’on
révèle les épreuves photographiques.
(?) Les origines du trait de perspective, par M. E. Rouché, publié dans
les Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, 2 e série, t. III, 1891;
Traité de Perspective de Pietro della Francesca (Bibliothèque Natio
nale, manuscrit avec figures, fonds latin, supplément 11 0 16).