CHAPITRE II. — LA TOPOGRAPHIE DANS TOUS LES TEMPS. 435
Ces conséquences avaient été prévues par des esprits
éclairés, Puissant entre autres, moins prévenus que ne l’étaient
des hommes, tout aussi distingués d’ailleurs, mais dominés
par l’idée qu’en adoptant des règles supposées très simples, on
arriverait, d’un côté, à l’uniformité rêvée des conventions dans
les services publics (') et, d’un autre côté, à faciliter aux
jeunes officiers et aux jeunes ingénieurs l’exécution des cartes
topographiques. Aucun de ces résultats ne fut atteint, et, en
ce qui concerne les élèves des écoles militaires ou civiles, il
arriva ce qui arrivera toujours en pareil cas : quelques-uns
parmi les plus adroits et les plus patients réussirent et le plus
grand nombre échoua. Pourquoi, d’ailleurs, exiger de jeunes
gens qui avaient bien d’autres choses à apprendre, de s’exercer
à l’art ou plutôt à la technique du graveur dont ils n’avaient
que faire, et combien il eût été préférable de leur donner à
laver rapidement à l’effet les cartes qu’ils couvraient pénible
ment de hachures.
Nous pouvons nous arrêter ici, car l’histoire du Dessin to
pographique manuscrit ou gravé, considéré au point de vue
des méthodes de représentation du relief du terrain, ne va
pas plus loin. Tout ce que l’on a fait en France et à l’étranger
depuis 1828 ou i83o rentre dans l’une des dernières catégories
que nous avons spécifiées ( 2 ).
On a employé et l’on emploie beaucoup, on pourrait dire
trop, les courbes de niveau seules, même pour des cartes
à des échelles bien inférieures à ^ 00 .
On continue à employer, avec moins de persistance exclu-
(') En i853-i854, une autre Commission, présidée par le général Noizet,
et dont l’auteur de ces Recherches fut le secrétaire, a poursuivi la même chi
mère, sans l’atteindre davantage. La question du diapason y fut encore l’une
de celles qui lui prit le plus de temps, bien inutilement. Le secrétaire 11’a
d’ailleurs rien à se reprocher, car il y soutint les opinions qu’il exprime ici,
au risque de mécontenter ses collègues qui étaient tous ses supérieurs.
( 3 ) Le lecteur qui voudrait avoir des renseignements plus détaillés, no
tamment sur les principales cartes publiées en France et à l’étranger dans
le courant du xvn e , du xviii 0 siècle et jusqu’au milieu de celui-ci, pour
rait consulter la Notice de M. C. Maunoir intitulée : Aperçu historique
sur la Topographie militaire et les ingénieurs-géographes français,
dans le Spectateur militaire du i5 janvier 1864.