4o LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES .
l’azimul de la khéblah ou kébla/i (‘), pour déterminer l’am
plitude ortive et l’amplitude occase de tel ou tel astre et no
tamment celles du Soleil, d’où la durée du jour et de la courbe
crépusculaire du matin ou du soir (crépuscule ou aurore).
Mais il est bien certain aussi, bien qu’il n’en soit pas question
dans l’Ouvrage d’Aboul Hhassan, que l’astrolabe était utilisé
dans les voyages par terre et par mer.
Quoi qu’il en soit, la vogue de cet instrument devait durer bien
au-delà de l’époque de la civilisation florissante des Arabes,
et nous en trouverons la preuve et les conséquences pour les
progrès de la Géographie, de la Navigation et de la Topogra
phie, chez les autres peuples et dans les temps modernes.
Nous n’avons pas voulu insister sur un autre instrument, le
quadrant ou quart de cercle portatif, dont les Arabes fai
saient également un grand usage. Nous le trouverons men
tionné comme ayant été utilisé depuis longtemps pour la
navigation dans les mers de l’Inde, et l’on sait le rôle consi
dérable qu’il a joué en Astronomie, en Géodésie et en Topo
graphie; mais sa construction très simple ne comportait pas
les détails dans lesquels nous avons dû entrer à propos de
l’astrolabe ( 2 ).
Ce sont aussi les Arabes qui ont fait connaître aux naviga
teurs européens la précieuse propriété de l’aiguille aimantée
qui leur avait été révélée par les Chinois, vraisemblablement
au commencement du xu e siècle ou peut-être même un peu
plus tôt.
On a si souvent, même dans des publications récentes,
donné des renseignements erronés sur les origines de la
boussole, que nous nous décidons à reproduire ici ceux qui
(') Direction des oratoires musulmans, vers le Temple de la Mecque.
( 2 ) Sur leurs quarts de cercle, comme sur leurs astrolabes, indépendam
ment de la division des arcs en degrés, les Arabes traçaient différentes
lignes pour aider à résoudre graphiquement les mômes problèmes. On
trouve donc là l’origine des quartiers de réduction et, en général, celle
des diagrammes, si nombreux aujourd’hui, destinés à abréger les calculs
numériques. Cette simple remarque nous paraît avoir son importance dans
l’ensemble des idées heureuses que nous devons aux Arabes.