jo LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
ribus, quam cœli et pelagi partem tenerent, aliquo modo
cognoscerent : ii post indefessum studium, longamque me-
ditationem astrolabium, instrumentum quod ante astro-
nomiœ tantum inserviebat, utiliori invento ad navigandi
artem, maximo navigantium commodo, transtulere; eiuod
beneficium tota Europa Joanni debere, inficiari non potest. »
— Emman. Tellesius Sylvius, Marchio Alegretensis, de rebus
gestis Joannis II, Lusitanorum regis (Hagæ Com., 1712), cité
par Ch. Amoretti dans sa Notice sur Martin Behaim.
Or, il est avéré que le Génois Andalone del Nero, qui pro
fessa l’Astronomie à Florence, est l’auteur d’un Traité de
rAstrolabe imprimé à Ferrare en 1 47^j qu’il avait fait usage
de cet instrument dans de longs voyages et utilisé ses observa
tions pour corriger d’anciennes cartes géographiques, rendant
ainsi un service éminent à la géographie et à la navigation.
(Libri, tome II, p. 202. )
Mais comment pourrait-on douter d’ailleurs que les Arabes,
qui ont tant perfectionné les quadrants, les astrolabes, les
montres solaires, et jusqu’aux horloges mécaniques, ne se
soient pas avisés de les utiliser dans leurs immenses voyages
d’exploration par terre et par mer. Cela est absolument inad
missible et il suffirait, pour le prouver, de rappeler l’étonne
ment de Vasco de Gama lorsque, après avoir doublé le cap des
Tempêtes, en 1498, il entra, pour se diriger vers l’Inde, dans
l’océan Oriental et y trouva que « les pilotes de ces mers se
servaient très habilement et des cartes marines et de Xaiguille
aimantée, et prenaient les hauteurs de l’équateur avec un quart
de cercle ou un astrolabe, pour savoir où ils étaient (* ). »
Or, les pilotes de ces mers étaient sûrement des Arabes ( 2 )
(’) Klaproth, Lettre à M. le baron de Humboldt sur l’invention de la
boussole, p. 63.
( 2 ) Les Indiens n’ont jamais été de grands navigateurs, et la connais
sance de la boussole ( qui a tant aidé les Arabes) ne parait s’être introduite
que fort tard chez eux (Klaproth, p. 3i). Ils se servaient de clepsydres pour
la mesure du temps, connaissaient la sphère armillaire, le cercle de décli
naison, le niveau à bulle d’air (sic), et des gnomons auxquels ils adap
taient des tubes pour observer les étoiles. (Asiatic researches, t. V et IX,
cité par Libri.)