Full text: Aperçu historique sur les instruments et les méthodes. La topographie dans tout les temps (Tome 1)

02 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES. 
que, dès les premières années du xvi e siècle, l’un des compa 
gnons de Magellan, le chevalier Pigafelta, écrivait un Traité 
de Navigation dans lequel il donnait trois méthodes pour 
trouver la longitude d’un lieu, méthodes que Magellan avait 
sans doute employées avec plus ou moins de succès (■), no 
tamment celle des distances lunaires, dont les astronomes 
ou, comme on disait alors, les cosmographes italiens et alle 
mands s’occupaient dans le même temps ( 2 ). 
V. — Les instruments des topographes identiques 
avec ceux des autres voyageurs. 
Les premiers levers topographiques un peu détaillés qui 
remontent à l’époque de transition assez obscure dont nous 
nous occupons ont fatalement été entrepris par des voyageurs 
et exécutés avec les mêmes instruments qui leur servaient à 
relever leurs itinéraires. Il n’était guère question de cadastre 
alors, et les arpenteurs exercés ne devaient reparaître que 
bien plus tard. Toutefois, la chaîne et l’équerre ne disparurent 
jamais et on les trouve entre les mains des constructeurs et 
des architectes de tous les âges, mais le besoin d’évaluer les 
distances et les hauteurs de points plus ou moins éloignés, 
qui s’est toujours fait sentir à ceux qui voyagent et aux 
hommes de guerre en particulier, exigeait l’emploi de procé 
dés géométriques indirects et, par conséquent, d’instruments 
propres à la mesure des angles, c’est-à-dire de ceux précisé 
ment dont se servaient les astronomes et les marins. 
En essayant de représenter les pays qu’ils parcouraient, d’en 
(*) Ces trois méthodes sont probablement celles qu’au rapport de Casta- 
gnedo, Faleiro avait enseignées à Magellan. (Note de l’extrait du Traité 
de Navigation de Pigafetta, par Ch. Amoretti.) 
( 2 ) Premier voyage autour du monde par le chevalier Pigafetta sur 
l’escadre de Magellan, pendant les années i5ig, i52o, 1621 et i522, suivi 
de l’extrait du Traité de Navigation du même auteur, traduits par Ch. Amo- 
retti. Paris, l’an IXi « Les pilotes d’aujourd’hui, disait Pigafetta, au com 
mencement du Chapitre des longitudes, se contentent de connaître la lati 
tude; ils sont d’ailleurs si orgueilleux qu’ils ne veulent pas entendre parler 
de la longitude. » L’orgueil de ces braves gens venait sans doute très 
simplement de ce qu’ils ne voulaient pas avouer leur ignorance.
	        
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