CHAPITRE III. — ICONOMÉTRLE ET MÉTRO PHOTOGRAPHIE. 1 I 7
de toute nature qui s’y exécutaient journellement, tranchées,
épaulements,batteries, abatis d’arbres, crénelage des murs, etc.
O11 trouvera dans un Appendice, à la fin de ce Chapitre, les
dispositions générales qu’en notre qualité de Directeur des
Observatoires militaires nous avions prises pour atteindre ce
but, et l’on y verra le rôle important rempli par le télémétro-
graphe. Nous devons nous borner ici à indiquer ce qui carac
térise cet instrument au point de vue géométrique, et nous
n’avons pour cela qu'à donner l’extrait suivant d’un Mémoire
présenté à l’Académie des Sciences le 11 mai 1885 :
« L’analogie la plus complète existe entre le procédé dont il
s’agit et celui qu’emploient journellement les micrographes. Le
point essentiel, dans le cas dont je m’occupe, est de mettre en
évidence le degré de précision que l’on atteint en évaluant les
angles sur les images, sans le secours d’un micromètre.
» Je dois rappeler tout d’abord que le champ d'une lunette,
qui peut supporter un assez fort grossissement, est nécessaire
ment très restreint. En général, dans les lunettes terrestres, le
produit du champ par le grossissement est sensiblement con
stant et de 25° environ. Les grossissements que nous avons
employés étaient compris entre 33° et 65°, et les champs entre
45' et 22',5.
» Pour donner une idée du degré de précision des mesures
que l’on peut effectuer sur les dessins télescopiques, je choi
sirai un de ceux qui ont été obtenus avec une lunette de 75 ,n,n
d’ouverture, dont le champ était de 3o' et le grossissement
de 5o. Je prendrai aussi le cas d’un opérateur pour qui la dis
tance de la vue distincte était de o m ,3oô.
» On voit aisément, par le calcul, qu’alors le diamètre du
cercle qui limite l’image projetée sur la planchette doit être
de o ,n ,i35 et le rayon du panorama de i5 m ,25 (*).
(') Le télémétrographe donne, en effet, des panoramas cylindriques, et
c’est vraisemblablement sa participation à nos travaux de reconnaissance
qui a suggéré au peintre Phiiippoteaux l’idée de son célèbre Bombardement
du fort d’Issy; mais les éléments de ces panoramas peuvent être considérés
comme plans à cause de la grandeur du rayon, comparée à l’étendue d’un
cbamp ou même de plusieurs champs de lunette juxtaposés.