CHAPITRE III. — ICONOMÉTRIE ET MÉTROPIIOTOGRAPI1IE. 3
et une expérience consommée, les effets de la perspective
pouvant lui faire souvent commettre des erreurs graves ( 1 ).
Ce rapide aperçu des procédés en usage dans la Cartogra
phie réputée jusqu’ici la plus perfectionnée suffit, pensons-
nous, à justifier cette affirmation réitérée de notre part que
les vues photographiées (ou dessinées à la chambre claire)
prises dans des conditions bien déterminées, de stations habi
lement choisies, fournissent des éléments tout à fait analogues
à ceux que les topographes recueillent sur le terrain, mais
beaucoup plus nombreux et dans un temps incomparablement
moindre. On serait même tenté de dire que le nombre de ces
éléments est en quelque sorte illimité et il convient d’ajouter,
à leur très grand avantage, que les vues photographiées qui
fixent invariablement les formes apparentes du terrain à
chaque station étant des documents que l’on peut consulter
toutes les fois que l’on en éprouve le besoin, facilitent singu
lièrement le travail du topographe dans le cabinet et en assu
rent l’exactitude en lui permettant de multiplier les repères
et d’interpréter à loisir les apparences, quand il cherche à
tracer les courbes de niveau, ce qu’il ne pouvait faire sur
place à moins d’y consacrer un temps considérable ( 2 ).
Cette thèse, que nous n’avons cessé de soutenir depuis un
si grand nombre d’années, est désormais généralement admise
à l’étranger et même en France par tous les esprits indépen
dants qui ont pris la peine de l’examiner et d’expérimenter la
méthode photographique avec l’attention qu’elle mérite.
11. — Association des vues pittoresques et des plans.
Il y a d’ailleurs bien d’autres arguments à faire valoir en
faveur de l’utilisalion des vues pittoresques dans l’art de lever
(’) C’est ce qui explique celles que l’on constate en si grand nombre
sur la Carte de l’État-Major et, en général, sur les cartes analogues publiées
à l’étranger. — Voyez, à ce sujet, un arlicle paru récemment dans la Revue
scientifique, numéro du 12 novembre 1898.
(“) Il est évident, en outre, que les vues photographiées procurent à ceux
qui ont le contrôle des travaux topographiques les moyens de vérification
les plus prompts et les plus sûrs.