CHAPITRE III. — ICONO.M 1ÏTRIE ET MÉTROPHOTOGRAPIIIE. 181
plateau d’Avron, aux redoutes de Gravelle et de la Faisan
derie, à Créteil, à Y’itry (usine Groult), aux forts de Bicêtre
et des Hautes-Bruyères.
Les observatoires permanents étaient reliés télégraphique
ment entre eux et avec le bureau central. Une instruction
détaillée, accompagnée de fragments de cartes portant des in
dications précises, cartes que l’on orientait à demeure sur une
tablette, recommandait aux observateurs de se familiariser
avec le paysage et de retrouver sur la carte ( 1 ) les objets qui
les frappaient le plus et que l’on pouvait prendre pour repères.
Ces objets étaient rattachés à la station par des lignes de
direction tracées sur la carte, à l’aide d’une alidade à lunette,
et les observatoires voisins échangeaient des calques de ces
rayonnements sur lesquels on avait désigné les repères avec
le plus grand soin.
Les avis télégraphiques, donnés d’un observatoire à l’autre,
sur les mouvements de troupes ou sur les points où l’ennemi
travaillait et que l’on reconnaissait souvent à la teinte jaune
ou rougeâtre de la terre remuée, permettaient de déterminer
sûrement le lieu de la scène, fût-il à une grande distance.
Mais il arrivait aussi qu’un observatoire découvrait ce qu’au
cun autre ne pouvait apercevoir, et c’est alors que la méthode
télémétrographique devenait précieuse.
Il y avait, dans chaque station principale, indépendamment
du commissaire militaire dont le rôle est facile à pressentir,
un observateur chef du service, astronome, physicien ou
ingénieur, un, souvent deux et jusqu’à trois aides, deux télé
graphistes et des planions pour porter les dépêches écrites.
Le service des observations était fait sans interruption, de
jour et de nuit, autant que l’état de l’atmosphère le permettait.
Toutes les fois qu’un fait important était signalé, une dépêche
télégraphique était expédiée au bureau central, d’où elle était
transmise au gouverneur, aux généraux commandants supé-
(’) H faudrait dire les cartes, car il yen avait une à l’échelle de 40 1 u00 ,
celle du Dépôt de la Guerre, que tout le monde connaît, et une autre à
l’échelle de 2 .. j ou avec courbes de niveau que j’ai fait rééditer, pendant
le siège, en l’étendant, dans la région du Nord, au delà du département
de la Seine.