88 LES INSTRUMENTS, LES MÉTHODES ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES.
estimer les dimensions, des portes, des fenêtres, des hauteurs
d’étages entre deux bandeaux, des chaînes composées d’assises
de pierre ou de briques dont on connaît l’épaisseur et qui
peuvent être utilisées comme signaux, à la condition de ne
pas trop s’en éloigner; les monuments élevés comme la flèche
d’un clocher dont on connaîtrait la hauteur au-dessus d’une
ligne architecturale bien définie peuvent servir en quelque sorte
de mire permanente, de stadia dans les reconnaissances ra
pides faites autour d’une ville. Enfin, tous ceux qui ont prati
qué ces sortes de reconnaissances savent également le parti
que l'on peut tirer des autres signaux naturels, comme des
arbres à liges droites et élevées, peupliers, ifs par exemple,
des cheminées d’usine, des poteaux télégraphiques, etc., dont
la hauteur habituelle est connue ou peut être évaluée facile
ment. Quand ces signaux se trouvent représentés sur des vues
dessinées ou photographiées, prises dans des conditions con
venables, leurs images rendent à plus forte raison les mêmes
services et l'on peut se dispenser d’entrer dans de plus grands
détails à leur sujet.
Il esta peine nécessaire d’ajouter que la précision que l’on
obtient en recourant aux photographies est plus grande que
celle que peut atteindre le dessinateur le plus exercé avec la
chambre claire, et les agrandissements, que l’on effectue désor
mais avec tant de perfection, de bons clichés sur verre, peuvent
être comparés, dans une certaine mesure, aux grossissements
modérés des lunettes, comme ceux auxquels nous avons fait
allusion un peu plus haut. Mais on obtient actuellement, avec
les appareils spéciaux de la Téléphotographie que nous men
tionnerons dans le Chapitre suivant, des images directes de
grandes dimensions sur lesquelles on opère dans des condi
tions encore plus avantageuses.
Nous terminerons ce paragraphe par un exemple qui remonte,
comme celui que nous avons déjà donné, à propos de la resti
tution du plan de l’un des côtés du fort de Vincennes, à
l’année i85o, c’est-à-dire à celle même époque où nous nous
efforcions d’appeler l'attention sur toutes les propriétés des
vues pittoresques et leurs applications à la Topographie expé
ditive.