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mesurées sur la glace de la rivière de Torne près de la montagne
d’Avasaksa. Une fois encore des travaux pour les mesures de méridien
ont été exécutés dans ces parages, savoir quand la grande mesure
Russe-Scandinave y passa; l’arc fut alors étendu au nord jusqu’au
bord de la Mer Glaciale, sous le 70° 40' de latitude.
Le projet d une mesure à une latitude encore plus élevée n’est
cependant pas tout-à-fait neuf. Il y a déjà plus de soixante ans qu’un
projet pareil fut proposé par le capitaine E. Sabine, de l’artillerie an
glaise, bien connu par ses belles observations de pendule. La mesure
devait s’exécuter au Spitzberg par une latitude moyenne de 78°.
Dans le cours de ses observations, il avait visité la côte nord-ouest
de ce pays, et s’était convaincu que les conditions géographiques et
le climat n’opposaient pas des obstacles trop graves à l’exécution
d’une telle entreprise. Pour la préparer plus complètement, afin que
des obstacles imprévus ne se présentassent pas après des dépenses
considérables, Sabine offrit de faire une reconnaissance détaillée du
terrain sur lequel le réseau de triangles devait passer. Quoique so,n
projet eût obtenu l’appui de plusieurs personnes considérées et in
fluentes de l’Angleterre, il finit par n’aboutir à rien.
Trente ans s’étaient écoulés, quand la question fut ressuscitée sur
l’initiative du professeur Otto Torell, qui dans son plan de l’expédi
tion suédoise de 1861, présenté à l’Académie de Sciences, proposa qu’une
reconnaissance détaillée et exacte serait faite dans le but de vérifier
si dans ces parages une mesure de méridien d’une amplitude suffisante
était praticable. Cette proposition fut accueillie par l’Académie avec
un vif intérêt, et une reconnaissance fut exécutée dans le cours de
l’expédition par deux de ses membres, MM. Chydenius et Dunér. l )
Cependant, comme l’état de la glace et du temps pendant cette
année avait été défavorable et les moyens de transport assez défec
tueux, on n’avait pu achever, hors de la reconnaissance de la côte
occidentale du Spitzberg, que la moitié nord de celle du réseau qu’on
s’était figuré comme joignant les points nord et sud du groupe d’îles
entier. Une nouvelle expédition fut donc envoyée en 1864, aux
frais de l’Etat, dans le but principal d’achever les recherches com
mencées, ce qui fut effectué avec un plein succès par Dunér et
Nordenskiôld. Le résultat réuni des travaux des deux années se trouve
dans un mémoire inséré dans les actes de l’Académie des Sciences
pour 1866. 2 )
En étudiant avec attention ces deux mémoires, on concédera que
les chances en faveur de la réussite d’une mesure de méridien au
’) Ôfversigt af Vetenskaps-Akademiens fôrhandlingar. 1862 N:o 2. Oni den under
svenska expeditionen till Spetsbergen âr 1861 foretagna undersôkning af en gradmâtnings
utfôrbarhet derstâdes. Af Karl Chydenius.
2 ) Forberedande undersôkningar rôrande utforbarheten af en gradmâtning pâ
Spetsbergen.