bles, mais que les craintes de leur inconvénients ont été passablement
exagérées, et qu’on peut se faire des espérances bien fondées qu’elles
n’apporteront pas des obstacles sérieux à l’exécution d’une mesure de
méridien.
Reste à considérer les difficultés causées par l'état de la glace,
probablement les plus gênantes de toutes, d'autant plus que la
plupart des stations du réseau projeté sont situées assez près de la
mer, et que tous les transports dépendent ainsi des obstacles plus ou
moins grands que présente la glace dans les eaux environnantes. Les
chenaux le long desquels le réseau projeté s’étend, ne sont point
des plus accessibles parmi ceux qui environnent le Spitzberg. Par
ticulièrement la partie plus au nord, située sur le Nordostlandet
et les Sept-Iles (Sjuoarne), est d'une approche très incertaine, la
condition de la glace étant souvent rude et difficile à juger d’avance.
Selon Dunér et Nordenskiold, on doit pouvoir atteindre les Sept-
Iles chaque année, soit au premier printemps, soit vers la fin de
l’été. Très souvent elles ont été accostées par des navires à voiles;
les chances d'y parvenir seront donc sans nul doute beaucoup plus
favorables pour un vapenr.
Le Hinlopen Strait semble apporter moins d’obstacles aux
progrès d’un navire que les parages mentionnés. Les vents violents
du sud-est, assez fréquents, débarrassent des glaces flottantes ce
détroit, ou du moins sa partie nord, an delà des îles Vaijgats, ce qui
arrive presque chaque année. La partie sud-est est plus encombrée,
les îles susdites formant une barrière qui empêche la glace de s’éloi
gner. En conséquence, la station du Cap Torell, située au point sud-
ouest de l’île Nord-est, sera sans doute très difficile à atteindre, mais
c’est d’une minime importance, vu qu’elle peut être remplacée par
Thumb Point, sans que la forme du réseau en souffre beaucoup.
Dans le Storfjorden, les conditions des glaces sont même un
peu plus favorables que dans le Hinlopen Strait. En regardant la
configuration de ce golfe, qui ne semble pas s’opposer à la libre
circulation de la glace, on dirait que les vents du nord chassent en
pleine mer la glace une fois détachée des rivages, mais que les vents
du sud doivent amener un effet totalement contraire. Cette opinion
est confirmée par l’expérience, les conditions glaciales de ce golfe étant
depuis longtemps bien connues, parce qu’il a toujours été réputé comme
fournissant une chasse excellente. Selon Dunér et Nordenskiold,
il n’a été inaccesible à des navires à voiles que pendant huit des
années 1842—65, c’est-à-dire une année sur trois pendant une période
de 24 ans. Au surplus, comme les chasseurs de phoques ne cherchent
à pénétrer plus avant que quand ils ne trouvent pas de glaces
flottantes dès son embouchure, la chance d’aller plus loin est beaucoup
plus grande pour un navire à vapeur convenable. On pourra d’ailleurs