Notre connaissance des formations géologiques du Spitzberg est 
sans nul doute très considérable, grâce aux excellentes recherches faites 
par les diverses expéditions qui l’ont visité. Dans le but des opéra 
tions actuellement en vue, on aura cependant besoin d’un examen 
détaillé plus rigoureux des couches environnant les stations astrono 
miques, d’où l’on emportera un nombre d’échantillons de roches 
plus grand que celui que l’on possède actuellement, pour en déduire 
une valeur moyenne de leur poids spécifique aussi satisfaisante que 
possible. 
6. Le Personnel. 
En vue du plan général de l’expédition exposé ci-dessus, il s’agit 
maintenant de calculer le chiffre du personnel nécessaire pour les 
opérations scientifiques, après avoir fixé d’avance le temps avant la 
fin duquel tous les travaux en plein air seront absolument achevés. 
Toutefois, dans ce pays dénué de toute ressource et où des ob 
stacles imprévus peuvent se présenter, il est d’une extrême im 
portance, pour garantir la réussite, que le personnel employé soit 
en nombre suffisant, et que la répartition des travaux entre ses 
membres soit concertée et exécutée de la manière la plus effective. 
Même avec un personnel assez nombreux, on ne pourra pas 
compter sur la probabilité, et encore moins sur la certitude, que les 
travaux seront achevés dans le cours d’un seul été. Un hivernage sera 
donc inévitable, et l’on en tirera l’avantage d’avoir à sa disposition les 
mois du printemps, réputés très propres aux observations géodésiques 
et astronomiques. L’espace de temps alloué à l’expédition serait 
ainsi de deux étés avec l’hiver intermédiaire. L’expédition partira 
au printemps d’une année, pour être de retour à l’automne de l’année 
suivante. Si des conditions exceptionnellement favorables de temps, 
de glaces etc. permettent l’exécution parfaite de tous les travaux 
indiqués avant l’époque mentionnée, ce sera d’autant mieux. Dans 
le cas tout-à-fait opposé, si l’on ne parvient pas à terminer l’œuvre 
même pendant le second été, on aura à envisager un second hiver 
nage avec les frais et les peines y attachés, ou bien à interrom 
pre les travaux avec très peu d’espoir de les voir reprendre de 
nouveau. 
Les opérations pour le réseau principal doivent être divisées en 
trois groupes: l’un embrassant les stations de la terre du Nord-est et 
les Sept-Iles; le second, les stations du détroit de Hinlopen et la 
partie la plus septentrionale du Storfjorden; le troisième, le reste 
des stations situées autour de ce golfe.