Full text: Projet de mesure d'un arc du méridien de 4° [degrés] 20' au Spitzberg

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—54, de Beccaria dans le Piémont en 1768, de Liesganig dans la Hon 
grie en 1762—69, de Masón et Dixon dans l’Amérique du Nord en 1764 
—68, et d’autres encore. Toutes ces mesures ne servirent cependant 
en somme qu’à vérifier la forme sphéroïdale de la terre, et à donner 
plus d’exactitude aux dimensions de notre planète; l’hypothèse de la 
forme sphéroïdale s’éleva au rang de théorie parfaitement scientifique. 
L’époque qui suivit dans l’histoire des mesures d’arcs de méridien 
coïncide avec la révolution française; c’est alors qu’on mit en avant 
la question d'un étalon naturel, invariable et indestructible, qu’on 
crut pouvoir obtenir des données que les mesures géodésiques four 
nissent sur les constantes du méridien. On s’aperçut bientôt que 
cet étalon naturel était illusoire, mais la recherche en a sans doute 
essentiellement contribué à ce qu’aujourd’hui on se trouve assez près 
d’avoir un système de mesures et de poids international commun à 
tous les pays civilisés. 
La presque-coïncidence de la surface de la terre avec un ellip 
soïde de rotation une fois établie, avec les progrès de la technique in 
strumentale et le nombre croissant de mesures de méridien se pré 
senta un problème nouveau, savoir celui de déterminer la valeur la 
plus probable des dimensions de cet ellipsoïde, fondée sur la totalité 
desdites mesures. Dans ce but, Laplace conçut, pour la distribution 
des divergences, 1 ) une méthode qui peut être considérée comme un 
précurseur de la méthode des moindres carrés inventée par Legendre 
et par Gauss. Faisant le calcul, selon sa méthode, des dimensions de 
la terre les plus rapprochées des données fournies par les mesures, 
Laplace parvint au résultat important que la surface de la terre ne 
coïncide pas exactement avec un ellipsoïde de rotation, vu que les 
divergences restantes dépassent considérablement les erreurs probables 
des observations; la cause de ces divergences serait donc à chercher 
dans des irrégularités réelles chez la surface terrestre. On était 
ainsi parvenu à l’un des problèmes importants qui forment le but des 
mesures présentes, savoir la recherche de ces irrégularités ou déviations 
d’une formule simple, telle que l’offre le sphéroïde. 
Le résultat de la mesure de Maupertuis près de la rivière de 
Torne ayant été trouvé peu satisfaisant, l’Académie Royale des 
Sciences de Suède chargea le professeur Jons Svanberg de la refaire, 
ce qui fut exécuté en 1801—3. 2 ) 
L’arc mesuré fut étendu, au nord comme au sud, jusqu’à la 
longueur de I o 37', par une latitude moyenne de 66° 20', et amena 
des corrections considérables dans les résultats de la mesure antérieure. 
Toutes les deux ont cela de remarquable, que leurs bases ont été 
! ) Traité de Mécanique Céleste, tome II, VII (1802), l:re partie, livre III, art. 
40, p. 183. 
2 ) Expositions des opérations faites en Lapponie etc. Stockholm MDCCCV.
	        
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