Full text: Les nombres, les grandeurs, les figures, le calcul combinatoire, le calcul algébrique, calcul des fonctions, l'algèbre géométrique (Tome 1)

RAPPORTS ET PROPORTIONS 
io3 
89. Rapports de longueurs. Similitude. — Le géomètre se 
fait du rapport de deux longueurs (ou, plus généralement, de deux 
grandeurs géométriques) une idée parfaitement nette quoique dilli- 
cile à formuler en termes rigoureux f 1 ). Cette idée est liée à celle 
de la similitude. Imaginons par exemple que nous fassions une 
réduction ou un agrandissement d’une épreuve photographique : 
nous dirons que la nouvelle image est semblable à la première ; elle 
a la même forme sans avoir la même grandeur. Traçons sur 
l'épreuve primitive deux segments de droites arbitraires AB, CD, 
et appelons ( 2 ) A B', CT)' les « images » respectives de ces deux 
Eléments d’Euclide, où se trouve l’exposé de cette théorie. Les proposi 
tions du V e livre simplifient considérablement l’étude des aires et volumes 
(voir le paragraphe précédent) et redonnent, par unevoie nouvelle, les ré 
sultats auxquels on a tout d’abord été conduit par la considération directe 
de l’égalité géométrique. (Exemple: Le théorème de Pythagore, voir 199). 
M.Zeuthen suppose [Hist. des math, dans l’aniiqu.) que les difficultés inhé 
rentes à la théorie des proportions no furent définitivement surmontées 
que peu de temps avant Euclide : c’est pourquoi celui-ci aurait tenu 
à laisser une place dans son système à la méthode ancienne à côté de la 
nouvelle. 
(’) Le rapport (Xoyoç) est, dit Euclide, une certaine manière d’être 
(iro'-a ayi-n;, quaedam hahitudo) de deux grandeurs homogènes entre elles 
suivant la quantité [Eléments, liv. Y, déf. 3]. Mais Euclide (ou Eudoxe, 
voir la note précédente) ne se contente pas de cette affirmation ; il 
donne du rapport une définition indirecte et arithmétique qui ne diffère 
guère au fond de celle que fournit la théorie moderne des nombres 
irrationnels exposée ci-dessous au § 6. 
Deux grandeurs, dit-il (déf. 4), sont dites avoir une raison [ratio) entre 
elles lorsque ces grandeurs étant multipliées peuvent se surpasser mutuel 
lement : en d’autres termes (en désignant les grandeurs par A et B), si 
l’on peut trouver deux nombres entiers m et n tels que m fois A > B et 
n fois B > A.— Que deux grandeurs de même espèce (par exemple deux 
longueurs ou deux aires) satisfassent à ces conditions (et aient par 
conséquent un rapport), c’est là un postulat qui équivaut à l’axiome 
connu sous le nom de postulat d’Archimède [vide, p. 74, note 1). 
La définition des rapports égaux est donnée en ces termes par 
Euclide : « Des grandeurs sont dites en même raison, la première à la 
seconde et la troisième à la quatrième, lorsque des équimultiples [pro 
duits par un même nombre] quelconques de la première et de la troisième 
et d’autres équimultiples quelconques de la seconde et de la quatrième 
sont tels que les premiers équimultiples surpassent, chacun à chacun, les 
seconds équimultiples, ou leur sont égaux à la fois, on sont plus petits à 
la fôis. » (trad. Peyrard). 
( 2 ) Les segments A'B', C'D', ... sont dits homologues des segments AB, 
CD, ... et proportionnels à ces segments.
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.