Full text: Les nombres, les grandeurs, les figures, le calcul combinatoire, le calcul algébrique, calcul des fonctions, l'algèbre géométrique (Tome 1)

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l’algèbre géométrique 
une infinité de courbes intégrales. [Plusprécisément, par tout point 
du plan nous en pouvons faire passer une], 
565. — La construction que nous venons d’indiquer constitue 
ce que l’on appelle une méthode graphique de résolution des équa 
tions différentielles. La simplicité de cette construction nous inspire 
immédiatement une idée : ne pourrait-on pas se fonder sur elle, non 
seulement pour représenter les intégrales des équations, mais pour 
en démontrer F existence? Il est, on l’a vu, un grand nombre 
d’équations différentielles que nous sommes incapables d’intégrer 
(au sens du n° 478) : cela étant, rien, dans l’état actuel de nos con 
naissances, ne nous autorise à affirmer à l’avance que ces équations 
ont effectivement des solutions ou intégrales ; cependant nous 
pouvons toujours leur appliquer la méthode de résolution gra 
phique décrite ci-dessus, et cette méthode nous conduira toujours 
à une ligne brisée M 0 , Mi, ... qui se rapprochera arbitrairement 
d’une courbe ( 1 ) lorsque ses côtés seront arbitrairement petits. 
[C’est un fait intuitivement évident qu’il en est bien ainsi, du moins 
lorsquef{x,-y) est une fonction continue de x et y\. Ne pouvons- 
nous, dès lors, considérer la position-limite prise par la ligne bri 
sée M 0 M i; ... (lorsque la longueur de ses côtés tend vers zéro) comme 
une courbe intégrale, et démontrer rigoureusement que la fonction 
représentée par cette courbe est une solution de notre équation ? 
Hâtons-nons de dire que ce mode de démonstration a été effec 
tivement utilisé et qu’il est aujourd’hui passé dans la pratique 
courante. Mais l’exemple du problème de Beaune (562) nous 
montre que des difficultés, alors insurmontables, devaient arrêter 
au xvii e siècle ceux qui auraient voulu l’employer. Le raisonnement 
que nous avons esquissé soulève en effet deux questions préalables 
auxquelles il n’était alors pas possible de répondre : Sous quelles 
conditions une ligne tracée sur le papier est-elle une courbe géo 
métrique, et sous quelles conditions une courbe représente-t-elle 
une fonction ? 
( l ) Je prends ici le mot « courbe » dans son sens le plus général 
ligne tracée d’un trait continu.
	        
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