fonctions primitives représentées par des aires 531
5. — Fonctions primitives représentées par des aires
(intégrales définies).
566. — Déterminer la, ou, plus exactement, les fonctions
primitives, d’une fonction y = f(x), c’est résoudre ou intégrer
l’équation différentielle y' — f{x) [vide, 467] ; le problème de la
recherche des fonctions primitives (ou calcul des intégrales indé
finies, voir chap. ii, §5) n’est donc qu’un cas particulier du problème
étudié au § 4. — Mais l’on peut donner de la fonction primitive
une interprétation géométrique spéciale, fort avantageuse, qui n’a
point d’équivalent dans la théorie générale des équations différen
tielles. Nous allons exposer cette interprétation, non point exacte
ment telle qu’elle se présenta historiquement aux premiers algé-
bristesqui en iirentusage, —carelle fut toutd’abord rattachée à des
considérations relatives aux « infiniment petits » dont nous ne
parlerons que plus tard (Troisième Livre) et qui ne feraient, pour
l’instant, que l’obscurcir à nos yeux —, mais telle que se la peut
imaginer le lecteur qui est en possession de la notion moderne
de dérivée.
567. — G était, nous I avons vu, l’un des plus anciens problèmes
de la géométrie classique que celui qui a trait à la mesure des aires et
des volumes, déterminés, dans le plan ou dans l’espace, par des lignes
ou des corps diversement situés. Archimède était passé maître en ce
genre de calcul, où il employait avec le plus grand succès la méthode
dite d'exhauslion (cf. n os 58, 64). De nombreux géomètres des temps
anciens et modernes (*) étudièrent Archimède, le commentèrent
et s’engagèrent sur ses traces.
L’une des questions le plus fréquemment posées était la sui
vante : mesurer ou calculer une aire plane (segment plan) déter
minée par une courbe connue et par deux droites rectangulaires, ou
bien par une courbe, deux droites parallèles et une troisième perpen
diculaire [telles les aires OMB et AMNB, couvertes de hachures sur
les figures ci-contre]. Ainsi, Archimède avait déterminé la valeur de
i 1 ) Voir Trois. Liv., ch. n § i.