LES GRANDEURS GÉOMÉTRIQUES ET LE CALCUL
7 1
sur un segment rectiligne. L’opération qui a pour but de déter
miner le segment rectiligne qui a même longueur qu’une courbe
donnée s’appelle : rectification.
58. — Nous avons admis que, virtuellement, une aire ou une
longueur courbe peut tou jours être comparée à l’aire ou au contour
d’un polygone. Est-ce là un pur postulat, ne pouvant être justifié
que par des notions d’ordre physique telles que celles de défor
mation ou de redressement? Non point : les théorèmes de la
géométrie rationnelle permettent d’effectuer en toute rigueur, et
sans faire intervenir aucune déformation, la quadrature et la recti
fication des courbes simples. C’est ainsi que les géomètres grecs
ont déterminé la grandeur du cercle à l’aide d’une méthode ration
nelle dite méthode à’exhauslion. Cette méthode, fondée sur le calcul
des longueurs, est purement géométrique en fait. Cependant, on a
avantage à l’interpréter dans le langage des nombres, en utilisant
la notion de mesure. C’est à ce point de vue que nous nous pla-
ceions pour en exposer le principe au prochain paragraphe.
59. Figures à trois dimensions. — Nous pouvons faire, sur
la grandeur des ligures tracées dans l’espace à trois dimensions,
des remarques analogues à celles qui précèdent.
Considérons, par exemple, la figure formée par deux demi-
plans (') limités à leur intersection, c’es'.-à-dire à la
droite qu'ils ont en commun; cette figure — dont on
se fait une idée en imaginant une feuille de papier a
lettre, infiniment grande et ouverte — est appelée
dièdre ou angle dièdre ; les deux demi-plans sont les
faces du dièdre, la droite commune est l’arête [voir
la figure x 4, où les deux demi-plans sont représentés
par des parallélogrammes, que l’on suppose respectivement situés
dans ces demi-plans et ayant un côté commun sur l’arête].
Un dièdre ( 2 ) est plus ou moins grand, suivant que ses cotés
sont plus ou moins écartés ; un dièdre est donc une grandeur.
Fis
P) Etant donné un plan (voir p. 63, note 3) qui passe par une droite,
cette droite, indéfiniment prolongée dans les deux sens, partage le plan en
deux régions que l’on appelle demi-plans.
( 2 ) On observera le parallélisme qu’il y a entre ces propositions et
celles du n° 54-