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FONCTIONS ALGÉBRIQUES,
8. — Classification des fonctions, au point de vue de leur calcul,
en fonctions algébriques et transcendantes de diverses espèces.
Mais il ne suffit pas de savoir représenter graphiquement les fonc
tions; il importe aussi d’apprendre à calculer leurs valeurs, exactes ou
approchées, au moyen d'opérations arithmétiques convenables effec
tuées sur les constantes de la question, qu’on doit supposer connues,
et sur les variables indépendantes. A ce point de vue, si, d’une part,
afin de simplifier, l’on ne fait varier à la fois qu’une variable, que,
d'autre part, les calculs dont les données seraient uniquement les
antres variables ou des constantes soient censés faits, de manière à ne
regarder comme véritables constantes de la question que leurs résul
tats, la fonction proposée rentrera nécessairement dans l’une des trois
catégories suivantes :
i° Ou bien celte fonction, que j’appellerai y, s’évaluera par un
nombre limité d’opérations algébriques (additions, soustractions,
multiplications, divisions et extractions de racines), comme il arrive
quand elle est définie au moyen d’une équation algébrique, résoluble
par une formule générale à la manière de celles du premier et du se
cond degré, et ayant pour coefficients des polynômes affectés des
puissances entières x, x 2 , x 3 , ... de la variable #;
2° Ou bien le calcul de la fonction y exigera une infinité de telles
opérations, quoique celle fonction soit encore racine d’une équation
algébrique ayant pour coefficients des polynômes en x, mais non ré
soluble par radicaux;
3° Ou bien enfin, non seulement le calcul de y ne pourra pas se
faire au moyen d’un nombre fini d’opérations; mais, de plus, la fonc
tion y ne sera même pas racine d’une équation algébrique ayant pour
coefficients des polynômes en x.
Dans le premier cas, la fonction est dite algébrique explicite ou
simplement algébrique, parce qu’elle se trouve exactement repré
sentée au moyen d’une expression algébrique, c’est-à-dire d’un en
semble de lettres et de nombres désignant des quantités, reliés par
les signes d’opérations +, —, \J~, etc. Une pareille fonction est qua
lifiée, en outre, de rationnelle, quand elle exprime la racine d’une
équation du premier degré et qu’il n’y paraît, par conséquent, aucun
radical ou exposant fractionnaire portant sur une expression où soit
engagée la variable#. Elle est dite, au contraire, irrationnelle, quand
il y figure des radicaux affectant la variable x. Lorsqu’elle est ration
nelle, elle se ramène, en définitive, au quotient d’un polynôme par un
polynôme; car des additions, des soustractions, des multiplications et