Full text: Correspondence of Descartes and Constantyn Huygens 1635 - 1647

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xxvü. Descartes to Huygens ojunei^j 
fupplie très humblement vouloir preienter à fon Alteiîè ; ie * 
n’ofe dire au nom de Pautheur, à caufe que Pautheur n’y eft 
pas nommé, a et que ie ne prefume point que mon nom mérité 
de luy eftre connu; mais comme ayant cfté compofé par 
vne perfonne que vous connoifîèz, et qui eft très deuote et 
affectionnée à fon feruice. En effeCt ie puis dire que des 10 
lors que ie me refolu de quitter mon païs, et de m’eiloigner 
de connoiifance, affin de paifer vne vie plus douce et plus 
tranquille que ie n’auois fait auparauant, b ie ne me fuife 
point auifé de me retirer en ces prouinces, et de les préférer 
à quantité d’autres endroits où il n’y auoit aucune guerre, et 15 
où la pureté et feichereiîè de Pair fembloit plus propre aux 
productions de Pefprit, ii la grande opinion que i’auois de 
fon Alteile ne m’euft fait extrordinairement fier à fa pro 
tection et à fa conduite. | Et depuis ayant parfaitement iouy 
du loylîr et du repos que i’auois efperé de trouuer icy 20 
à l’ombre de fes armes, ie luy en ay très grande obligation, 
et penfe que ce liure qui ne contient que des fruits de ce 
repos luy doit plus particulièrement eftre offert qu’à per 
fonne. C’eft pourquoy f’il vous plaift auoir agréable que 
ce foit par vos mains que ie m’acquite de cete debte, 1$ 
encore que la paillon que ie fçay que vous auez pour fon 
feruice ne me permette pas d’eiperer que vous luy vouluf- 
iiez prefenter de mauuaife monnoye pour de bonne, la par 
faite intelligence que vous auez de toutes chofes, et la 
facilité auec laquelle vous conceuez tout ce qu’il y a de plus 30 
7 très humblement] de.— 8 de luy 19 parfaitement iouy] iouy parfaite- 
eftre connu] d’eftre connu d’Elle. — ment. — zo de] om. — zo icy] om. — 
9 et] ad. très. — 13 n’auois fait] ne 29-31 la facilité . . . obfcur] de tout 
faifois. — 16 et] & la. —16 fembloit] ce qu’il peut y auoir. 
fembloient. — 16 propre] propres. — 
a Above, XIX, p. 37, 1. 4-n. 
b For the tranquillity of Descartes’ life in Holland see the striking letters 
to Balzac (Corresp. XXI-XXXIII, vol. I, pp. 197-204), 
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