Full text: Correspondence of Descartes and Constantyn Huygens 1635 - 1647

Avant-propos 
il se moque surtout du personnage qui rapporte 
de tels contes; il le connaît et sait qu'on doit 
plutôt prendre le contraire de ce qu'il dit : au 
point que, s'il venait dire que les Chinois ont deux 
yeux^ on serait tenté de croire « que la Chine est 
«un pays où il n'y a que des borgnes ou des 
« Cyclopes » (ix mars 1640). 
Tourtant une fois Descartes affecte d'avoir 
peur des « revenants ». Mais là encore il plais ante; 
et c'est pour sauver de la peine capitale peut- 
être un accusé, dont la sœur est propriétaire de 
la maison qu'il habite: s'il le laisse mourir, 
ne reviendra-t-il pas reprocher au philosophe 
« d'avoir manqué à la charité qu'on doit avoir 
«pour ses voisins»? Car il n'est pas coupable, 
s'il n'est pas non plus tout à fait innocent. Et 
ceci complète une curieuse histoire que nous con 
naissions déjà en partie. Descartes avait fort 
bien plaidé, dans une lettre à Huygens que celui- 
ci crut devoir remettre à la Cour souveraine de 
La Haye, la cause d'un paysan du voisinage, 
meurtrier du second mari de sa mère, et qui s'était 
enfui. Le philosophe demandait sa grâce. Il y 
avait tant de circonstances atténuantes ! « L'usage 
«des grâces, disait-il, n'est-il pas plus utile 
« que celui des lois ? Il vaut mieux qu'un homme 
«de bien soit sauvé,que non pas que mille méchants 
xi
	        
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