6 June i¿>4-3] IxXXÎV. HüYGENS TO DESCARTES
io d’indignation que vous ayez prins la peine de copier mes
poures defeniês contre M. de Saulmaiiè. Et d’ailleurs j’avoue
en auoir tiré tant de vanité à par moy, que malgré que vous
en puiiîîez auoir, j’ay refolu de me garder celte copie aueq
le mefme foin et reuerence que je defere à tout petit papier
i j de voftre main. l’efpere que vous aurez aiîèz de com-
plaifance pour aggreer l’efchange de celte Copie à une autre,
qui ne fera pas moins exaéte ; lî encor l’enuie vous demeure
de lailïèr place à celte mauuaife piece dans voltre Cabinet,
l’ay veu tout du long des chemins que nous auons faiét
2ojufques icy, la bonne juitice a que vous rendez à Voetius et
à fon ayde de Camp. Ainli fault il bien appeller voltre
efcrit ; car ils ont doublement mérité le fouet que vous leur
donnez. | Quelqu’un des plus fenfez d’entre Meilleurs les
Eltats d’Vtrecht, qui elt icy, m’en jugea de mefme hier, et
25 que celt homme (ce font fes paroles) commence à puer en
leur Ville, n’y ayant plus que les femmelettes et quelques
autres imbecilles qui en faiïènt cas. Cependant je m’alîèure
qu’il remuera toute pierre pour iè reuencher de ce que vous
luy faiétes fouffrir d’une main 11 vigoureule; qui, à tout
30 prendre, ne f’elt employée qu’aueq ce qu’il fault de relïènti-
ment en une tres-julte defeniè contre la plus noire calomnie
dont un Gentilhomme Chreltien puillè eltre entaché.
Vous difputez b fagement contre l’impertinence des Prédica
teurs defcrians fans retenue les pechez du peuple ou du
3 y magiftrat en chaire, mais cela en alarmera beaucoup d’autres
aueq Voetius contre vous. Vn homme eftourdi me fit un
jour une plailante comparaifon, difant que les Théologiens
eftoyent femblables aux porceaux, que quand on en tire
38 que] qui.
a In the 'Epistola, ad Gisbertum Voetium. The c ayde de camp 5 is Martin
Schook.
b Ep. ad Voet. ad fin. (Œuvres, vol. VIII b, p. 192,1. y f.).
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