164.0] Bannius-Boësset Controversy 
mouvemens et les pallions de l’indignation, dont tout l’air eil plein, 
parce que le mode de F ut a plulieurs tons propres pour cette 
f paillon, et a la tierce majeure pour fondement de fa quinte, dont la 
tierce mineure commence par le ton ; au lieu que le mode de 
B fol a la tierce mineure pour fondement de fa quinte, et fes inter 
valles et la fuite de fès degrés eil trop molle pour exprimer 
l’indignation. 
jo 2 0 . Il n’a pas accentué ou fàiél chanter les paroles fuivant la 
prononciation et l’accent qu’on leur doit donner mefme en parlant, 
et plus dillinélement en chantant. Les accens font aigus, graves, 
et circonflexes ; les monofillabes doivent avoir un libre accent, foit 
aigu ou grave, pour ellre bien prononcez et entenduz, [bien que 
if toutes fois fèmble eftre un aigu à cauflè que c’eil accent principale 
ment et plus excellentement on ouyt]. L’accent aigu en chantant 
f’exprime en bauiîant la fyllabe de quelque degré ou intervalle, 
et par des notes brieves et précipitées, et le grave en baifîànt la 
iîlabe [et par notes précipitées]. 
20 3°. Dans la première partie de l’air, il manque en baiflànt la voix, 
et faifant le demyton mol foubz voir, car me veux tu voir mourir 
doibt eilre exprimé en hauflant avec indignation, quoy qu’il foit 
excufàble, parce que le baifïèr de mourir montre la foiblefle qu’on 
a en mourant, et la femibreve foubz rir luy fert d’accent aigu. Mais 
M il euil bien mieux faiél d’exprimer l’indignation en montant, comme 
j’ay fàiél dans mon air fur les mefmes paroles, lequel je metz icy bas 
apres l’examen de celuy-cy. 
q.°. Il a mal faiél une fexte majeure depuis la derniere fyllabe de 
mourir jufqu’à trop aymahle, qui feroit mieux exprimé [car la fexte 
30 majeure n’efl pas ayniable, mais plufloil violente] par la fexte mineure, 
avec trois demytons. . . . 
Inhumaine exprimant de la cruauté, il falloit faire la tierce majeure 
ou la quinte foubz les deux dernieres fyllabes mairie, et non la tierce 
mineure trop molle, quoy que l’attente du diton la rende tolerable. 
3 5 s°. La derniere fîlabe de donner doit avoir l’accent aigu, aufli 
bien que la fécondé fyllabe de Junefie en hauflant, au lieu qu’en 
abaiflànt elles ont l’accent grave; joinél que l’indignation ne fe 
reprefente pas en abaiflànt, mais en hauiïànt la voix. 
6°. Le mot d'amour et de haine, qui font ici les principaux, 
40 doivent particulièrement exciter, et le reile des paroles doit feulement 
ayi ppi