IV 22. BALISTIQUE INTÉRIEURE.
Exposé, d’après l’article allemand de C. CEANZ (charlottenbourg),
par C. BENOIT (paris).
Introduction.
1. Problème de la balistique intérieure. Parmi les forces que
l’on utilise ou que Fou utilisait autrefois pour lancer les projectiles
nous citerons:
les forces musculaires (l’engin est une lance, une massue, une
fronde, une machine basée sur la fronde);
les forces d’élasticité (le projecteur est un arc, une arbalète, un
baliste, une catapulte);
la force élastique de l’air comprimé (le projecteur est un fusil
pneumatique, un canon à dynamite de ZalinsM, ou de Gray don, ou de
Rix etc.);
les forces électriques;
les forces chimiques.
Comme les trois premières de ces forces ne sont plus guère employées
ou ne sont employées qu’exceptionnellement, et comme l’utilisation
des forces électriques en est encore à ses débuts, nous nous con
tenterons de parler dans cet article de l’énergie chimique que possèdent
les matières explosives v ).
Une matière explosive éprouve par inflammation ou bien par choc
et secousse une transformation chimique, d’où résultent en peu de
temps une grande quantité de produits gazeux à haute température. Si
ces gaz sont enfermés dans un petit volume, ils exercent du fait de
1) Sur les propriétés chimiques et le mode de fabrication des matières ex
plosives, voir surtout M. Berthelot [Sur la force des matières explosives d’après
la thermochimie 1, Paris 1883; 2, Paris 1883] et O. Guttmann [Die Industrie der
Sprengstoffe, Brunswick 1895] ainsi que J. Daniel, Dictionnaire des matières ex
plosives, Paris 1902. On trouve aussi des renseignements bibliographiques à ce
sujet dans B. Wiîle, Waffenlehre, (l re éd.) Berlin 1896; (2 e éd.) Berlin 1900, p. 873