20. Remarques critiques concernant la mesure de la pression des gaz. j 47
Actuellement on emploie de préférence pour la détermination de
la pression des gaz l’appareil à écrasement, et dans les expériences
scientifiques le yélocimètre.
20. Remarques critiques concernant la mesure de la pression
des gaz. Ce sont surtout E. Sarrau, P. Vieille, H. Sébert, JB. Hugoniot,
W. C. Hojél, N. von Wuich et W. Wolff qui ont analysé les premières
mesures de pressions, principalement celles qui reposent sur des prin
cipes statiques 61 ). L’appareil à écrasement ainsi que le poinçon de
Rodman et le ciseau de Ucliatius donnent toujours, dans les méthodes
employées pour déterminer la pression maxima des gaz, des valeurs
un peu trop faibles pour cette pression.
L’influence de la durée de la pression sur la valeur de l’écrase
ment est considérable; plus longtemps, pour une pression déterminée,
la charge se trouve sous la presse à levier et plus grande est la
valeur mesurée pour l’écrasement; pour les hautes pressions (environ
2000 atmosphères) l’effet ne cesse qu’après une plus longue durée de
charge. A cause des irrégularités qui en résultent, on est amené à
fixer une durée de charge normale. Ainsi, dans la pratique en Allemagne
on considère comme normale une durée de charge de 30 secondes.
Mais, pendant le tir, la pression maxima à déterminer n’agit
que pendant une fraction de seconde, et ne peut pas produire le même
effet d’écrasement que si cette pression maxima avait agi uniformément
pendant 30 secondes. Si, par conséquent, d’écrasements égaux on con
clut que les forces développées sont égales, on commet une erreur; la
mesure de la pression du gaz fournit probablement un nombre trop petit.
Une autre source d’erreur pourrait résulter aussi de ce que le
piston qui est placé sur le cylindre de cuivre et presse contre celui-ci
reçoit, par suite de la pression du gaz dans le tir, une certaine force
vive. De ce fait l’écrasement ne pourrait qu’être augmenté et fournir
une trop grande valeur pour la pression du gaz. N. von Wuich, en
particulier, a étudié par le calcul cette source d’erreur; et E. Sarrau
croit avoir trouvé que, si la masse du piston est suffisamment petite,
cette erreur est négligeable lorsque la pression ne dépasse pas 4500
atmosphères.
61) Les mesureurs de pression statiques ont été étudiés par E. Sarrau et
et P. Vieille, C. R. Acad. sc. Paris 95 (1882), p. 26, 130, 180; Étude sur l’emploi
des manomètres à écrasement, Paris 1883 [Mémorial des poudres et salpêtres 1
(1882/3), p. 356]; voir aussi N. von Wuich [Mitteilungen über Gegenstände des
Artillerie- und Geniewesens 1896, p. 1]; F. Vieille, C. R. Acad. sc. Paris 112
(1891), p. 1052] et W. Wolff [Kriegstecbniscbe Zeitschrift 6 (1903), p. 1].
10*