Full text: Balistique. Hydraulique (Tome 4, volume 6)

158 F. Gossot et B. Liouville. IY 22 a. Développements de balistique. 
Quant aux crushers soumis au fonctionnement dynamique, G. Charpy 
remarque qu’il doivent, si l’expression qu’il a supposée pour B est 
exacte, donner des écrasements un peu inférieurs à l’écrasement double; 
c’est ce qui a été constaté en effet. La loi de E. Sarrau et P. Vieille, 
JR = ]Cq -f- Jcs 
donnait alors l’écrasement double exactement; mais cette dernière loi 
n’a jamais été présentée que comme une approximation, même en 
regardant comme nulle l’influence des vitesses. Il n’est pas nécessaire 
de mettre en cause cette dernière pour expliquer les constatations ex 
périmentales de G. Charpy; il suffit que B, tout en étant une fonction 
de e seul, n’en soit pas une fonction linéaire, et les tables de tarage 
montrent que la correction peut être du sens indiqué par l’expérience. 
On peut ajouter que le fonctionnement dynamique est un cas limite, 
dont on ne peut jamais dire qu’il a été atteint en toute rigueur. 
On est donc conduit à conclure qu’à la suite de ce travail, des 
présomptions nouvelles étaient apparues au sujet de l’influence des 
vitesses sur les résistances des cylindres, mais on ne possédait encore 
aucune preuve véritablement décisive. 
Ch. Galy-Aché et P. Charbonnier 17 ) ont, pour la première fois, fait 
apparaître un phénomène, en contradiction avec la loi de G. Charpy, 
mais rendant l’influence des vitesses tout à fait incontestable 
Lorsqu’on écrase un cylindre de cuivre, avec l'appareil mano- 
métrique, sous une pression donnée, puis, qu’après un temps quel 
conque, on le reprend, pour le soumettre à des pressions croissantes, 
appliquées par les mêmes moyens, on constate qu’il se refuse à toute 
déformation, tant que la pression déjà subie n’a pas été dépassée. 
Dès qu’elle l’est, la hauteur restante recommence à diminuer. Un 
cylindre écrasé par une pression explosive, c’est-à-dire en vitesse, mais 
d’ailleurs sans choc, porté sous le compresseur de l’appareil mano- 
métrique, se comporte d’une manière différente: quand la pression, 
indiquée par la table de tarage pour sa hauteur restante, se trouve 
atteinte, le cylindre ne s’écrase pas encore. Il faut dépasser cette 
pression, par exemple d’une centaine de kgs par cm 2 , pour que la 
déformation commence. 
Ce phénomène ne laisse aucun doute sur l’influence particulière 
des vitesses. 
L’échauffement du cylindre pendant sa compression rapide, et la 
diminution de résistance spécifique qui en résulte, peuvent expliquer 
17) „Mémorial de l’artillerie de la marine 28 (1900), p. 391.*
	        
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