B. La mesure des pressions.
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Dans ces expériences, l’effet d’une modification des vitesses dans
le rapport de 1 à 10 est resté inappréciable et pourtant la valeur
absolue de la correction, applicable à la table de tarage, est notable;
elle croît rapidement avec les écrasements supérieurs à 1 millimètre;
elle est en moyenne de 8 pour 100 jusqu’aux limites des applications
balistiques. Ceci n’est pas en désaccord avec la notion d’une dépen
dance de l’écrasement final et de l’ensemble des vitesses réalisées. Il
faut remarquer en effet que les tracés donnés par les explosifs satis
font à la condition commune de s’effectuer, dès les plus faibles déplace
ments, sous des vitesses de l’ordre du décimètre, c’est-à-dire mille fois
plus grandes que les vitesses de tarage. Ces résultats mettent en évi
dence l’erreur à craindre, lorsqu’on applique la table de tarage mano-
métrique, soit pour obtenir les pressions maxima, soit même pour
obtenir les pressions à un instant quelconque et, par suite, les ^
maximum. Il s’agit en définitive d’erreurs assez faibles, faciles à corriger
et qui ne peuvent fausser d’une façon appréciable les rapports des
coefficients de vivacité des poudres.
La même question a donné lieu à un nouveau travail de P. Charbonnier
et Malaval 19 ), dans lequel ces auteurs contestent les conclusions précé
dentes; mais ils n’apportent, à l’appui de leur opinion, aucune expérience
faite, sur les crusbers, dans les conditions de leurs applications balistiques.
P. Charbonnier et Malaval ont fait tous leurs essais sur des
déformations par choc. Celles-ci peuvent être et sont eu effet fort
différentes des déformations sans choc. Le plus souvent, les premières
n’intéressent pas la masse entière du cylindre, tandis qu’il en est autre
ment des secondes. En particulier, la condition, remplie par ces dernières,
d’une vitesse nulle au début et à la fin de l’écrasement, n’est plus satis
faite et cette discontinuité initiale des vitesses, qui est la caractéristique
des chocs, constitue une différence essentielle, même lorsqu’on se place
au point de vue admis par P. Charbonnier et Malaval. Ces auteurs
admettent, pour la résistance P, une loi de la forme suivante
e),
V 0 étant la vitesse, imposée au moment du choc. Or il est clair que,
d’après cette relation même, si le cylindre crusher était placé dans
un cas de fonctionnement en vitesse, mais sans choc au départ (c’est
ce qui a lieu pour toutes les applications balistiques), il faudrait
prendre V 0 = 0 et en déduire
B = /*(0,5);
19) ^Théorie des crushers [Mémorial de l’artillerie de la marine (3) 1 (1907),
p. 203].*
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