C. Mode de combustion des poudres.
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deux charges, les épaisseurs des grains soient, par exemple, dans le
rapport de 1 à 6, on reconnaît que leur durée de combustion est à
peu près indépendante de l’épaisseur.
Il faut donc, pour des poudres de cette espèce, renoncer à toute
idée de combustion par surfaces parallèles, en tant du moins qu’elle
s’applique aux grains constituant les charges essayées. On est conduit
à penser au contraire que ces grains primitifs constituent une agré
gation peu résistante d’éléments plus compacts et brûlant par surfaces
régulières, mais dont les dimensions ne sont pas en rapport avec
celles des grains qu’ils composent.
Les choses se passent autrement lorsqu’il s’agit des poudres
colloïdales.
D’abord, les durées de combustion des poudres, très aplaties et
d’épaisseurs différentes, se montrent à peu près proportionnelles à leur
épaisseur, en sorte qu’il est naturel de vérifier si la combustion se
fait par couches parallèles.
Pour le savoir, P. Vieille composait deux charges égales avec des
parallélépipèdes semblables. Les durées de combustion de ces charges
devaient être dans le même rapport que les dimensions des brins, si
la combustion a lieu effectivement par couches parallèles. En ad
mettant par exemple, avec H. Moisson 22 ) et d’autres auteurs, la com
bustion régulière, par couches semblables, les durées devraient être les
mêmes pour les deux charges. La confusion n’est pas possible et l’ex
périence est d’accord avec la première hypothèse, opposée à la seconde.
On peut même réaliser des essais dans lesquels le mode de com
bustion des poudres colloïdales, par couches parallèles, est constatable
à simple vue. Il suffit de mélanger, à une charge de poudre vive,
quelques bandes beaucoup plus lentes et de déterminer la combustion du
mélange dans une arme appropriée. Les brins lents ne subissent dans
l’arme qu’un commencement de combustion et sont projetés à l’ex
térieur, où ils s’éteignent. Leurs dimensions, avant et après l’opération,
peuvent être comparées; or elles ont toutes diminué de la même
quantité, ce qui rend manifeste la combustion par couches parallèles.
Ce point mis hors de cause, il reste à se rendre compte de l’in
fluence de la pression; c’est ce qui peut être fait de plusieurs façons
différentes.
Les tracés font connaître la courbe qui représente les pressions
P, en fonction du temps t et, par suite, la tangente à cette courbe
22) *Étude sur le tir des poudres B [Mémorial de l’artillerie de la marine
26 (1898), p. 71].*
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