C. Mode de combustion des poudres.
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et, par suite, la vitesse de combustion moyenne dans l’intervalle consi
déré, pour lequel d’ailleurs la pression est connue. Si l’on construit
des points ayant pour abscisses les logarithmes des pressions, pour
chaque intervalle et, pour ordonnées, les logarithmes des vitesses de
combustion correspondantes, on peut constater que tous les points
ainsi obtenus pour une ou plusieurs expériences se rangent à peu
près sur une droite. Le coefficient angulaire de cette droite n’est
autre chose que l’exposant cherché n, et l’ensemble des points relatifs,
par exemple, aux expériences de P. Vieille, montre que ce nombre est
égal à -f et ne peut, sans erreur évidente, être pris égal à l’unité.
Enfin, quand on admet à l’avance une valeur de l’exposant n, on
peut, pour une poudre de forme quelconque, calculer l’expression en
termes finis, qui représente les pressions en fonction du temps. Elle
est donnée par l’intégration d’une fonction algébrique, pourvu que le
nombre n soit supposé rationnel, ce qu’il est toujours permis de faire.
En particulier, pour n = 1 (hypothèse de H. Moisson, de O. Mata 2 *), de
P. Charbonnier), la quadrature fait apparaître des fonctions rationnelles
et logarithmiques. Pour n = f, on peut, avec une grande approxi
mation, exprimer le résultat par les fonctions elliptiques, et même,
lorsque la poudre est assez aplatie, ce qui a lieu pour les poudres
usuelles au coton-poudre pnr, par des fonctions rationnelles, dégéné
rescences des fonctions elliptiques.
Pour comparer les courbes théoriques, ainsi calculées, aux courbes
expérimentales, quelques précautions sont nécessaires. Les deux ex
trémités des tracés expérimentaux sont en effet, ou peu distinctes ou
sujettes à de légères perturbations; de plus, la durée de combustion
de la matière, sous une pression constante donnée, n’est que médiocre
ment connue. 11 faut donc la déduire des tracés eux-mêmes, en éta
blissant la concordance des courbes, expérimentale et théorique, en
deux points, choisis près des extrémités.
On reconnaît ainsi que la courbe théorique, calculée pour l’ex
posant -f, ne se sépare pas de la courbe expérimentale entre les points
choisis; les écarts sont très faibles et inférieurs aux erreurs possibles
de l’expérience.
Au contraire, la courbe théorique, calculée pour un exposant égal
à 1 et comparée de la même manière à la courbe expérimentale, s’en
écarte beaucoup plus et les écarts dépassent les erreurs acceptables.
Il y a plus: si l’on essaye une même poudre en vase clos, sous deux
24) ^L’action des explosifs dans les armes [Mémorial de l’artillerie de la
marine 30 (1902), p. 227].*