166 F. Gossot et B. Liouville. IV 22 a. Développements de balistique.
densités de chargement différentes, par exemple 0/20 et 0,25, ¡’ex
périence faite à la densité de 0,2 permet de connaître, pour cette
poudre, la durée de combustion sous une pression constante donnée,
et, pour fixer les idées, sous la pression atmosphérique; cette carac
téristique de la poudre peut être ensuite utilisée pour la comparaison
des courbes, théorique et expérimentale, relatives à la densité de 0,25.
La coïncidence reste bonne, pour l’exposant elle devient tout à fait
insuffisante pour l’exposant 1.
On voit que toutes ces méthodes sont concordantes et ne sem
blent laisser aucun doute sur la valeur de l’exposant, pour les poudres
colloïdales au coton-poudre pur.
Des déterminations analogues ont été faites pour les matières de
poudre, noire ou brune, amenées à un état compact par des pressions
très énergiques, pour les poudres à la nitroglycérine, etc. Les valeurs
trouvées pour l’exposant varient beaucoup avec l’explosif dont il
s’agit; quelques-unes même sont supérieures à l’unité (acide picrique
compact).
Une objection un peu imprévue a été faite à ces conclusious par
W. Wolff d’après W. Wolff, la vitesse de combustion de la poudre
dépend, non pas de la pression seule, mais de la pression et de la
densité de chargement, regardées comme indépendantes.
Cette hypothèse introduit, dans la formule servant à représenter
les phénomènes, des paramètres supplémentaires, dont on peut sans
doute user pour rendre les résultats calculés plus conformes aux
résultats expérimentaux, mais il reste à savoir si l’exactitude ainsi
réalisée n’est pas illusoire, étant donnés les écarts à craindre des
expériences.
C’est en se plaçant au point de vue de la théorie que W. Wolff
fait intervenir la densité de chargement dans l’expression de la vitesse
de combustion de la poudre, et il y a une difficulté véritable à con
cevoir cette intervention; si l’on considère en effet deux charges de
poudre, essayées en vase clos, sous des densités de chargement diffé
rentes et que l’on étudie les phénomènes au voisinage d’une même
pression, il semble que, dans les deux expériences, la vitesse de com
bustion de la poudre devrait être fixée par l’unique influence extérieure
à laquelle elle est soumise à ce moment, c’est-à-dire par la pression;
les vitesses de combustion devraient alors être les mêmes. Pour
qu’elles ne le soient pas, c’est-à-dire qu’elles dépendent de la densité
de chargement, quand la pression n’est pas changée, il faudrait sup-
25) * Kriegstechnische Zeitschrift 6 (1903), p. 1/35. Cf. IV 22, 8, note 19.