170 F. Gossot et li. Liouville. IY 22a. Développements de balistique.
D’après les recherches faites par P. Vieille 29 ) pour l’étude des
érosions, il semble que le métal, intéressé aux élévations de tempéra
ture dans le tir des bouches à feu, est d’épaisseur assez faible, en sorte
que les pertes de chaleur par les parois sont relativement peu impor
tantes; il en est de même en général du frottement dans les rayures
et l’on admet que la force vive des gaz est une fraction calculable
de celle du projectile.
Nous reviendrons plus loin sur ce dernier point; mais, pour con
clure de l’équation différentielle du mouvement ce qui est indispen
sable à la pratique, il n’est pas nécessaire que toutes ces pertes d’énergie
puissent être négligées d’une façon absolue; il suffit que leur rapport
à la force vive du projectile soit une quantité numérique, c’est-à-dire
indépendante des données du tir et des proportions de la bouche à feu.
On conçoit que cette condition soit presque toujours assez bien remplie,
mais il est des cas où il peut en être autrement. C’est sans doute
pour cette cause que les formules de vitesse et pression, qui convi
ennent à la plupart des bouches à feu, semblent en défaut pour cer
tains obusiers, c’est-à dire quand le rapport du volume total de l’âme
au volume de la chambre est trop grand et la densité de charge
ment 30 ) trop réduite.
Les observations principales présentées par E. Emery 31 ) se rap
portent à cet ordre d’idées.
La répartition des pressions et des vitesses dans les gaz dégagés
par la charge de poudre, ainsi que la force vive qu’ils emportent, ont
été d’abord étudiées au moyen des hypothèses de 6r. Piohert, d’après
lesquelles les vitesses suivraient une loi linéaire et la densité serait
uniforme dans toute la masse. Ces hypothèses sont en désaccord avec
les lois du mouvement adiabatique des gaz et les seules justifications
qu’on en puisse donner résultent de la possibilité de représenter, avec
une approximation plus ou moins grossière, une loi quelconque de
répartition des vitesses par une loi linéaire. Pour les densités, il faut
imaginer que les ondes propagées dans la masse gazeuse, leurs réflexions
sur la culasse et sur le culot du projectile, produisent un brassage,
tendant à faire disparaître les différences de densité d’un point à l’autre.
29) *P. Vieille, Etude sur les phénomènes d’érosion produits par les explosifs
[Mémorial des poudres et salpêtres 11 (1901/2), p. 157].*
30) ^Rapport du poids de la poudre (en kilogrammes) au volume de la
chambre (en décimètres cubes).*
31) E. Emery, Sur deux travaux récents de balistique intérieure [Mémorial
des poudres et salpêtres 14 (1907/8), p. 97].*