174 F. Gossot et B. Liouville. IV 22 a. Développements de balistique.
être substituées, par un choix convenable des inconnues, mais sans
modification vraiment essentielle, elle semble devoir être regardée
comme la base des théories balistiques modernes*
E. Propriétés de l’équation différentielle du mouvement et
variables caractéristiques.
+ Les propriétés les plus importantes de l’équation différentielle du
mouvement du projectile sont celles qui ont été remarquées d'abord par
E. Sarrau 35 ) ; elles consistent en une homogénéité particulière, qui peut
être ainsi définie: Si l’on multiplie par une constante h le calibre a
du canon, la longueur de parcours u, le temps correspondant t, et la
durée t de combustion du brin de poudre, par & 3 le volume total de
l’âme, le poids de la charge de poudre 5J et le poids p du projectile,
toutes autres quantités demeurant les mêmes, les équations ne sont
pas changées.
Cette homogénéité n’est nullement, on le voit, celle qui se rap
porte aux dimensions de même espèce.
E. Sarrau en a déduit, en opérant sur les formules finales qu’il
avait obtenues, des observations importantes pour la pratique, mais il
n’en a pas profité pour donner aux équations différentielles du problème
leur forme la plus commode. Pour le faire, il faut introduire, au lieu
des inconnues et des variables naturelles, quelques-unes de leurs com
binaisons, dont le degré d’homogénéité est égal à zéro. On s’aperçoit
alors que le développement employé par E. Sarrau est équivalent à une
série ordonnée selon les puissances d’un paramètre numérique; le
premier terme fait connaître ce qui aurait lieu si l’on pouvait faire
usage d’une poudre «parfaitement aplatie et régulière», c’est-à-dire à
émission constante.
L’équation différentielle, du second ordre, qui détermine ce pre
mier terme est simple; elle jouit elle-même d’une homogénéité, grâce
à laquelle son ordre peut être abaissé d’une unité. On est donc tenté
de conclure qu’ainsi se trouve ouverte une voie commode pour la
discussion complète du problème. Si Pon admet en effet, comme
première approximation, que la poudre dont on se sert donne une
émission constante (sous pression invariable), ce qui n’est peut-être
pas très éloigné de la vérité, toute la question se réduit à Fintégration
d'une équation différentielle du premier ordre, appartenant au type
des équations d’Abel, le plus simple d’aspect après celui des équa
tions de Riccati.
35) ^Mémorial de l’artillerie de la marine 1 (1873), p. 743; 4 (1876), p. 131.*