178 F. Gossot et B. Liouville. IV 22 a. Développements de balistique.
ont été établis dans des conditions générales et sûres, ou bien ont
cessé d’être douteux, comme le principe d’équivalence, en raison de
l’usage qui en est fait à tout instant et dans les circonstances les
plus diverses, sans qu’il ait jamais été trouvé en désaccord avec la
réalité.
Nous avons expliqué comment les vitesses et les pressions peu
vent être déduites de la construction de deux surfaces, mais les ap
plications ne peuvent se contenter d’un tel procédé. Il est indis
pensable, pour elles, de substituer des formules aux représentations
graphiques; c’est ce qui peut être fait d’ordinaire de plusieurs maniè
res équivalentes. Il j a, en effet, autour des surfaces représentatives
une zone dans laquelle les divergences des formules et des mesures
peuvent se produire sans dépasser les écarts normaux des expériences;
de plus, le domaine à représenter est toujours limité. Il s’ensuit que
la structure algébrique des formules n’est pas commandée d’une façon
absolue et l’on reste maître d’en disposer pour la plus grande facilité
des applications pratiques. En revanche, celles-ci sont si variées que
le choix parmi toutes les formules donnant des valeurs numériques,
presque égales dans les intervalles considérés, ne peut guère se faire
d’après des règles précises; il n’a pour guides que des appréciations
vagues, dont l’exactitude dépend surtout de l’habileté du calculateur.
A ce point de vue, les formules communiquées par E. Sarrau en
1903 présentent des garanties exceptionnelles et c’est pourquoi leur
forme essentielle avait été conservée dans le mémoire publié en 1905
par F. Gossot et B. Liouville, à qui elle a permis de présenter les appli
cations les plus nombreuses et les plus variées. Le mémoire de
P. Charbonnier 40 ) ne visait guère les applications pratiques, c’est pour
quoi il a pu s’affranchir des conditions, assez complexes, auxquelles il
vient d’être fait allusion. E. Emery 41 ), au contraire, s’est placé au
même point de vue que F. Gossot et R. Liouville et a cherché à con
server la forme si commode imaginée par E. Sarrau*
F. Notes historiques.
La balistique intérieure est une science relativement récente.
Née des nécessités de la pratique courante, elle était, vers le milieu
du siècle dernier, réduite aux constatations les plus immédiates de
40) ^Nouvelles formules de balistique intérieure [Mémorial de l’artillerie de
la marine (3) 1 (1907), p. 283]; G. Sugot, Formules différentielles des poudres
d’après la théorie balistique du Commandant Charbonnier [id. (3) 2 (1908), p. 479].*
41) *E. Emery, Mémorial des poudres et salpêtres 14 (1907/8), p. 97.*