190 F. Gossot et H. Liouvüle. IV 22 a. Développements de balistique.
P. Vieille 12 ), celle de la nature des surfaces de combustion qui se
succèdent et celle de la vitesse de combustion, sur ces surfaces, sous
une pression déterminée. Des raisons visiblement défectueuses lui
font même contester la loi des surfaces parallèles et, comme consé
quence d’une formule, d’ailleurs tout arbitraire, préférer l’exposant 1,
si commode pour intégrer l’équation différentielle du mouvement du
projectile, à l’exposant -§• constaté par des expériences nombreuses et
directes. Les coefficients de vivacité des poudres, tels qu’ils résultent
des essais de laboratoire, ne sont pas introduits dans les formules
relatives aux bouches à feu, mais remplacés d’abord par d’autres, qui
en diffèrent par des facteurs indéterminés. Chacun de ces derniers
représente, selon l’auteur, une foule de circonstances accessoires; c’est
ainsi que l’un d’eux doit tenir compte de la force vive de rotation
du projectile, du frottement des rayures et de l’inertie de la masse
qui participe au recul. En fait, le nombre des paramètres, disponibles
puisqu’ils sont inconnus, est beaucoup augmenté. Plusieurs théorèmes
généraux énoncés par P. Charbonnier laissent au lecteur une véritable
inquiétude; nous citerons les suivants:
1°) On ne peut obtenir dans un canon, quelle que soit la charge
de poudre, une vitesse inférieure à une certaine limite, qui n’est pas
nulle quand la pression au départ du projectile n’est pas nulle elle-
même: ou le projectile ne part pas, ou il part avec une vitesse v 0 ;
2°) il existe une charge de poudre telle que, pour toutes les
charges inférieures, la poudre ne peut brûler complètement dans le
canon, même en admettant que l’âme soit indéfiniment prolongée 72 73 );
8°) il peut exister un poids de projectile tel que, pour les poids
inférieurs, la poudre ne brûle pas complètement, même pour un canon
dont la longueur d’âme serait infinie 74 ).
Il n’est présenté qu’une dizaine au plus de comparaisons des for
mules avec l’expérience et les points de contact de la théorie avec
les réalités sont, de toutes façons, très limités.
E. Emery 75 ) a fait, au sujet des travaux les plus récents se rap
portant à la balistique intérieure, une étude critique, dans le but d’en
tirer des conclusions pratiques au sujet des bouches à feu de l’artillerie
de terre. Les conditions de tir recherchées par l’artillerie de terre
sont presque toujours fort différentes de celles qui sont nécessaires à
l’artillerie navale. Les formules balistiques, obtenues en étudiant les
72) Mémorial des poudres et salpêtres 6 (1893), p. 256.
73) Balistique intérieure 78 ), p. 223.
74) P. Charbonnier, Balistique intérieure, Paris 1908, p. 323.
75) Mémorial des poudres et salpêtres 14 (1907/8), p. 97.