23. Mouvements secondaires des projectiles. 
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occasionnées surtout par ce fait qu’il restait toujours un espace libre 
entre le corps du projectile et la paroi du canon et qu’alors les gaz 
de la poudre s’échappaient, en partie avec le projectile, en partie à 
côté de lui, et occasionnaient un roulement du boulet à cause du 
frottement et occasionnées aussi quelque peu par suite de battements 
se produisant contre la paroi de Famé. 
Parmi les expériences nombreuses effectuées pour expliquer ces 
phénomènes (expériences provoquées par un prix de l’Académie de Berlin 
de 1794), celles de I. Diction 1 * 1 ) et celles de J. G. F. Otto 141 142 ) appro 
chaient très près de Fexplication juste, donnée plus tard par G. Ma- 
gnns 143 ) en se basant sur l’expérience. 
Yoici cette explication: 
Le boulet se meut dans l’air calme, ou, ce qui revient au même, 
on envisage inversement son centre de gravité comme immobile et 
l’air comme affluant vers le boulet en sens opposé du mouvement qu’a 
effectué le centre de gravité; supposons que le boulet se meuve en 
rotation autour d’un axe horizontal par exemple passant par le centre 
de gravité, la partie antérieure tournant de haut en bas par devant. 
Alors la gaine d’air adhérant au boulet et tournant avec lui se meut 
en dessous du boulet dans le même sens que Fair qui afflue vers le 
boulet et en sens contraire au dessus. 
D’après les équations de l’hydrodynamique, la pression augmente 
donc en haut, et elle diminue en bas; le résultat est un excès de 
pression de haut en bas, donc un abaissement du centre de gravité. 
S. D. Poisson 144 ) avait examiné théoriquement plusieurs causes 
de déviation, en particulier Feffet produit par le frottement de l’air. 
Son raisonnement était celui-ci: dans le cas considéré par G. Magnus, 
la densité de l’air est plus grande sur la face antérieure que sur la 
face postérieure du boulet; on peut en conclure que le frottement 
entre le boulet et Fair, est, lui aussi, plus considérable en avant qu’en 
arrière. En conséquence, le boulet doit rebondir vers le haut comme 
par Faction d’un matelas. 
A cette façon de voir on peut actuellement opposer que la loi 
141) I. Diction et L. F. J. Caignart de Saulcy, Cours d’artillerie, partie 
théorique, rédigé d’après les cahiers et les leçons de G. Piobert, Paris 1841. 
142) Umdrehung der Artilleriegeschosse 14 °), p. 109. 
143) Abh. Akad. Berlin 1852, éd. 1853, math. Ahh. p. 1/24; tirage à part, 
publié sous le titre: Über die Abweichung der Geschosse, Berlin 1860. 
144) Mouvement des projectiles 139 ), p. 69 et suiv.; au sujet du frottement 
dû à la présence de l’air, cf. id. p. 74.