XXII. - SEPTEMBRE 1637.
109
qu’il y a autant de différence de l’un à l’autre que de la puissance à
l’acte ; outre qu’en ce sujet, il semble qu’il y a une particulière discon
venance, en ce que le mouvement d’une balle est plus ou moins vio
lent, à mesure qu’elle est poussée par des forces différentes, là où la
lumière pénètre en un instant les corps diaphanes et semble n’avoir
rien de successif. Mais la Géométrie ne se mêle point d’approfondir
davantage les matières de la Physique.
5. En la figure (fig. 53) par laquelle il explique la raison de la ré
flexion, page i5 de la Dioptrique ('), il dit que la détermination à se
Fig. 53.
\ ^
A/ H \
F *
1 ?
1 C B
\ G
mouvoir vers quelque côté peut,
E
”/D K
aussi bien que le mouvement et gé-
néralement que toute autre quantité, être divisée en toutes les parties
desquelles on peut imaginer qu’elle est composée, et qu’on peut aisé
ment imaginer que celle de la balle qui se meut d’A vers B, est compo
sée de deux autres, dont l’une la fait descendre de la ligne AF vers la
ligne CE et l’autre en même temps la fait aller de la gauche AG vers la
droite FE, en sorte que ces deux, jointes ensemble, la conduisent jus-
ques à B, suivant la ligne droite AB.
Cela posé, il en lire la conséquence de l’égalité des angles d’inci
dence et de réflexion, qui est le fondement de la Catoptrique.
Pour moi, je ne saurois admettre son raisonnement pour une preuve
et démonstration légitime. Car, par exemple, en la figure ci-jointe
{fig. 54), en laquelle AF n’est plus parallèle à CB, et où l’angle CAF
(i) Nous reproduisons la figure donnée par Glerselier dans son édition des Lettres de
Descartes, tome III, page 171. Dans l’édition originale de la Dioptrique, les lignes BG,
GDK, Dg' ne sont pas tracées.