XXII. - SEPTEMBRE 1 637.
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6. Voilà mon sentiment sur ces nouvelles propositions, dont les con
séquences qu’il en tire, lorsqu’il traite de la figure que doivent avoir
les lunettes, sont si belles, que je souliaiterois que les fondemeus sur
lesquels elles sont établies fussent mieux prouvés qu’ils ne sont pas ;
mais j’appréhende que la vérité leur manque aussi bien que la preuve.
J’avois fait dessein de vous discourir ensuite de mes pensées sur ce
sujet; mais, outre que je ne puis encore me satisfaire moi-même exac
tement, j’attendrai toutes les expériences que vous avez faites ou que
vous ferez à ma prière, sur les diverses proportions des angles d’incli
nation et ceux de réfraction. Vous m’obligerez beaucoup de m’en faire
part au plus tôt, et je vous promets, en revanche, de vous dire de nou
velles choses sur cette matière.
Tout ce que je viens de vous dire n’empêche pas que je n’estime
beaucoup l’esprit et l’invention de l’auteur; mais il faut de commune
main chercher la vérité, que je crois nous être encore cachée sur ce
sujet.
7. Vous m’avez encore envoyé deux Discours ('), l’un contre M. de
Beaugrand, et l’autre de M. Desargucs. J’avois vu déjà le second, qui
est agréable et fait de bon esprit. Pour le premier, il ne peut pas être
mauvais, si nous en retranchons les paroles d’aigreur; car la cause de
M. de Beaugrand est tout-à-fait déplorée. Je lui écrivis les mêmes fai
sons de votre imprimé à lui-même, dès qu’il m’eut envoyé son Livre. (*)
(*) Le Discours de Desargues doit être son premier opuscule sur la perspective ;
Exemple de l’une des manières universelles du S. G. D. L., touchant la pratique de la
perspective sans emploier aucun tiers point, de distance ny d’autre nature qui soit hors
du champ de l'ouvrage. A Paris, en May 1636, avec Privilège (Bibl. Nat. imprimés
V 122, Inventaire V 1527), reproduit, sous un titre inexact, pages 53-84 du premier Vo
lume des OEuvres de Desargues (éd. Poudra, Paris, Leiber, 1864).
Le Discours contre Beaugrand est l’Ouvrage ; Esclaircissement d’une partie des Para
logismes ou fautes contre les loix du raisonnement et de la démonstration que Monsieur
de Beaugrand a commis en sa prétendue Démonstration de la première partie de la
quatriesme proposition de son Liure intitulé Geostatique. Adresse’ au mesme Monsieur de
Beaugrand. Par Guy de la Brosse, Escuier Conseiller et Médecin ordinaire du Boy, cl
Intendant du Jardin Royal des Plantes Medecinales de Paris. — A Paris. Chez Jac
ques Dugast, rue S. Jean de Beauuais. ci l’Olivier de Robert Estienne et en sa boutique
dans la court du Palais, place du Change. M.DC.XXXYII (Bibl. Nat. imprimes Y 1 f 2 , In
ventaire V 1538).